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Mallarmé, Stéphane (1842-1898)

Biographie

Il perd sa mère en 1847 et est confié à ses grands-parents. Mis en pension dès 1852, il se montre élève médiocre, et se fait renvoyer en 1855. Pensionnaire au lycée de Sens, il est marqué par le décès de sa sœur Maria en 1857. À cette même époque, il compose ses premiers poèmes d'adolescence, recueillis dans Entre deux murs, textes encore fortement inspirés par Victor Hugo, Théodore de Banville ou encore Théophile Gautier. La découverte des Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1860 est marquante et influence ses premières œuvres. Cette même année, Mallarmé entre dans la vie active en devenant surnuméraire à Sens, « premier pas dans l'abrutissement » selon lui. En 1862, quelques poèmes paraissent dans différentes revues. Il fait la connaissance d'une jeune gouvernante allemande à Sens, Maria Gerhard, née en 1835, et quitte son emploi pour s'installer à Londres avec elle, ayant l'intention de devenir professeur d'anglais.

Réformé du service militaire en 1863, Stéphane Mallarmé se marie à l'Oratoire de Londres avec Maria le 10 août. Il obtient en septembre son certificat d'aptitude à enseigner l'anglais, il fut notamment le professeur de Henri Barbusse. En septembre, il est nommé au lycée impérial de Tournon (Ardèche), où il se considère comme exilé. Il ne cesse durant cette période de composer ses poèmes, comme Les fleurs, Angoisse, « Las d'un amer repos... ». Durant l'été 1864, Mallarmé fait la connaissance à Avignon des félibres, poètes de langue provençale : Théodore Aubanel, Joseph Roumanille et Frédéric Mistral, avec qui il entretient une correspondance. Sa fille Geneviève naît à Tournon le {{date}}. Il fut parallèlement professeur d'anglais dans cette ville ainsi qu'à Besançon, Toulon et Paris durant la même période.

Stéphane Mallarmé par Étienne Carjat (1877).

L'année suivante, il compose L'Après-midi d'un faune, qu'il espère voir représenter au Théâtre-Français, mais qui est refusée. Il se lie avec le milieu littéraire parisien, notamment avec Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia.

L'année 1866 marque un tournant pour Mallarmé : lors d'un séjour à Cannes chez son ami Eugène Lefébure, il traverse une période de doute absolu qui dure jusqu'en 1869. Nommé professeur à Besançon, il commence en novembre une correspondance avec Paul Verlaine. En 1867, alors qu’il est en poste à Avignon, il commence la publication de ses poèmes en prose et va plusieurs fois rendre visite à Frédéric Mistral à Maillane. Il commence en 1869 l'écriture d’Igitur, conte poétique et philosophique laissé inachevé, qui marque la fin de sa période d'impuissance poétique débutée en 1866. En 1870, il se met en congé de l'instruction publique pour raisons de santé et se réjouit de l'instauration de la République en septembre. Son fils Anatole naît le {{date}} à Sens et, Mallarmé ayant été nommé à Paris au Lycée Condorcet, la famille s'installe rue de Moscou.

En 1872, Mallarmé fait la connaissance d'un jeune poète, Arthur Rimbaud, qu’il fréquente brièvement, puis, en 1873, du peintre Édouard Manet, qu'il défend lorsque ses tableaux sont refusés au Salon de 1874. C’est par Manet qu’il rencontre ensuite Zola. Mallarmé publie une revue, La Dernière Mode, qui fait paraître huit numéros et dont il est l'unique rédacteur sous divers pseudonymes, la plupart féminins. Nouveau refus des éditeurs en juillet 1875 de sa nouvelle version de L'Après-midi d'un faune, qui paraît néanmoins l'année suivante, illustrée par Édouard Manet, chez Alphonse Derenne. Il préface la réédition du Vathek de William Beckford. Dès 1877, des réunions hebdomadaires, devenues vite célèbres, se tiennent le mardi chez Mallarmé. Il fait la rencontre de Victor Hugo en 1878 et publie en 1879 un ouvrage sur la mythologie Les Dieux antiques. Cette année est marquée par la mort de son fils Anatole, le {{date}}.

À partir de 1874, Mallarmé, de santé fragile, effectue de fréquents séjours à Valvins près de Fontainebleau. Il loue pour lui et ses proches le premier étage d'une ancienne auberge au bord de la Seine. Il finit par l'acquérir et l'embellit de ses mains pour en faire son « home ». Là, les journées s'écoulent entre deux parties de pêche avec Nadar ou d'autres illustres hôtes, face à la forêt miroitant dans la Seine, et le poète alors de dire : {{citation}}

Édouard Manet, Portrait de Stéphane Mallarmé, 1876.

En 1884, Paul Verlaine fait paraître le troisième article des Poètes maudits consacré à Mallarmé ; cette même année, Joris-Karl Huysmans publie À rebours, dont le personnage principal, des Esseintes, voue une vive admiration aux poèmes de Mallarmé; ces deux ouvrages contribuent à la notoriété du poète. Stéphane Mallarmé est nommé au lycée Janson-de-Sailly. En 1885, il évoque l'explication orphique de la Terre. Son premier poème sans ponctuation paraît en 1886, M'introduire dans ton histoire. La version définitive de L'Après-midi d'un faune est publiée en 1887. Un an plus tard paraît sa traduction des poèmes d'Edgar Allan Poe.

En 1891, sa santé vacille de nouveau. Mallarmé obtient un congé puis une réduction d’horaire. Il fait la connaissance d’Oscar Wilde et de Paul Valéry au pont de Valvins (ce dernier faillit s'y noyer...) Paul Valéry est un invité fréquent des Mardis mallarméens. En 1892, à la mort d'Eugène Manet, frère d'Édouard Manet, Mallarmé devient le tuteur de sa fille, Julie Manet - dont la mère est le peintre Berthe Morisot. C'est à cette époque que Claude Debussy débute la composition de sa pièce Prélude à l'après-midi d'un faune, présentée en 1894. Mallarmé obtient sa mise à la retraite en novembre 1893, l'année suivante, en 1894, il donne des conférences littéraires à Cambridge et Oxford. Deux années passent, le poète assiste aux obsèques de Paul Verlaine, décédé le {{date}}, il lui succède comme Prince des poètes.

En 1898, il se range aux côtés d'Émile Zola qui publie dans le journal L'Aurore, le 13 janvier, son article J'accuse en faveur du Capitaine Alfred Dreyfus (Voir l’Affaire Dreyfus). Le {{date}}, Mallarmé est victime d'un spasme du larynx qui manque de l'étouffer. Le soir même, il recommande dans une lettre à sa femme et à sa fille de détruire ses papiers et ses notes, déclarant : « Il n'y a pas là d'héritage littéraire... ». Le lendemain matin, victime du même malaise, il meurt dans les bras de son médecin, en présence de sa femme et de sa fille. Il est enterré auprès de son fils Anatole au cimetière de Samoreau près de Valvins.

Poésies
LivresDisponible
Publication
[Paris] : Gallimard, 1992
Date de publication
1992
Poésies#;#Anecdotes ou poèmes#;#Pages diverses#;#Un coup de dés jamais n'abolira le hasard
LivresDisponible
Publication
Paris : Librairie générale française, 1998
Date de publication
1998