Leroi-Gourhan, André (1911-1986)
Biographie
Très tôt orphelin il connaît une enfance difficile. Il se passionne pour les galeries du Muséum national d'histoire naturelle et lit Les Hommes fossiles de Marcellin Boule que sa marraine lui a offert. Après avoir quitté l'école à 14 ans, il reprend ses études et sur les conseils de Paul Boyer entre à l'École des langues orientales au sein de laquelle il étudie le russe (diplômé en 1931) et le chinois (diplômé en 1933). Parallèlement il suit à l'École pratique des hautes études les cours de Marcel Granet. Il participe ensuite à la transformation de l'ancien Musée d'ethnographie du Trocadéro en Musée de l'Homme où il travaille dès 1933, ainsi qu'au département d'ethnographie du British Museum. En 1937, le Musée de l'Homme et les Musées nationaux l'envoient en mission au Japon d'où il ramènera, en 1939, les matériaux pour sa thèse de doctorat ès-lettres dirigée par Marcel Mauss et consacrée à L'Archéologie du Pacifique Nord (1945). De retour en France, il est nommé conservateur par intérim du Musée Guimet de 1940 à 1944, et exerce également comme chercheur au CNRS. Cette année-là, il est envoyé au château de Valençay pour veiller sur certaines œuvres évacuées du Louvre, dont la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace. Il participe aux activités de la Résistance, ce qui lui vaudra en 1945 la médaille de la résistance, la croix de Guerre et la croix de la Légion d'Honneur. En 1946, il devient sous-directeur du Musée de l'Homme. Il est nommé la même année maître de conférences en ethnologie coloniale à l'université de Lyon sur une chaire créée par le Ministère des colonies. Il y développe entre autres un enseignement de technologie comparée à partir de l’étude de collections d’objets ethnographiques de différents musées lyonnais. Ne concevant pas l’ethnologie sans une part de terrain, il sillonne le Mâconnais avec des étudiants qu’il initie à ce qu’il appellera plus tard l’ethnologie préhistorique.
Il entreprend une deuxième thèse de doctorat, ès-sciences, consacrée aux Traces d'équilibres mécaniques du crâne des vertébrés terrestres (1954). En 1956, il succède à Marcel Griaule à la Sorbonne, à la chaire d'Ethnologie générale et Préhistoire, puis est élu à la chaire de Préhistoire du Collège de France de 1969 à 1982 et membre de l'Institut de France. En 1973, il reçoit la médaille d'or du CNRS.
Parmi ses élèves, on dénombre le chanteur Nino Ferrer, passionné d'archéologie, et l'archéologue François Beaudouin. Sa bibliothèque et ses manuscrits de travail sont conservés à la Bibliothèque municipale de Périgueux.