Crespin, Régine (1927-2007)
Biographie
Régine Crespin passe son enfance à Nîmes et étudie au lycée Feuchères. Elle écrira dans son autobiographie La vie et l'amour d'une femme : {{citation bloc}} Durant la Seconde Guerre mondiale, son appartement, situé place du Château, est détruit par des bombardements. Elle se réfugie alors dans l'arrière-boutique du magasin de chaussures Soulet. Elle commence à prendre des cours de chant à l'âge de 16 ans.
Repérée grâce à un concours organisé par une revue (Opéra), Régine Crespin monte à Paris avec Edmond Carrière {{incise}} où elle suit les cours du ténor Georges Jouatte au Conservatoire de Paris, où elle reçoit les premiers prix d'opéra, opéra comique et chant, et de la cantatrice Suzanne Cesbron-Viseur.
Elle débute à Reims en 1948 dans le rôle de Charlotte de l'opéra Werther puis entre en 1951 à l'opéra de Paris et à l'Opéra-Comique. Tout en peaufinant les rôles de Tosca ou du Chevalier à la rose, qui devient l'un de ses rôles préférés, elle sert l'opéra français dans Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc ou Les Troyens d'Hector Berlioz.
Lohengrin de Richard Wagner, Mulhouse, 1951. Elle chante Elsa, Marian Porebski est Lohengrin. Elle viendra prendre en secret les conseils de Marian Porebski, qui lui remit sa voix en place. (sources www.evmp.pl Fondation Ensemble Vocal Marian Porebski)
Elle se fait connaître par une voix puissante au timbre clair, un phrasé tout en nuances, une prononciation parfaite et une grande délicatesse d'interprétation.
En 1957, André Cluytens la recommande à Wieland Wagner pour chanter Kundry dans Parsifal au Festival de Bayreuth, rôle qu'elle prépare auprès de Germaine Lubin et qu'elle chantera sous la direction de Hans Knappertsbusch quatre ans de suite (de 1958 à 1961) ainsi que Sieglinde sous la direction de Kempe (en 1961) au Festspielhaus.
En 1962, elle chante pour la première fois au Metropolitan Opera de New York dans Le Chevalier à la rose. Elle interprète Brünnhilde dans La Walkyrie dirigé par Karajan au Festival de Pâques de Salzbourg en 1967 et 1968, ainsi qu'au Met en 1968. Selon ses propres mémoires, elle n'a pas eu le moindre désir d'ajouter les autres Brünnhildes à son répertoire.
Elle excelle également dans le répertoire des lieder et des mélodies. Ses récitals et enregistrements des Nuits d'été de Berlioz et de Shéhérazade de Ravel (sous la direction d'Ernest Ansermet), mais aussi de Robert Schumann, Henri Duparc, Gabriel Fauré, Francis Poulenc ou Joseph Canteloube, sont unanimement célébrés.
Régine Crespin aborde dans la seconde moitié de sa carrière quelques rôles de mezzo (Madame Flora du Médium, etc.) et chante les grands rôles d'Offenbach (elle incarne par exemple La Grande-duchesse de Gérolstein avec Robert Massard et La Périchole avec Alain Vanzo et Jules Bastin).
En 1974, le réalisateur Gérard Oury lui propose de jouer la femme d'un dictateur sud-américain (ou sud-européen), joué par Louis de Funès dans Le Crocodile. Elle est enthousiaste à l'idée de rencontrer Louis de Funès et de jouer avec lui et accepte le rôle mais, le {{date}}, ce dernier est victime d'un infarctus puis d'un autre le {{date}} : le projet de film est abandonné et ne sortira jamais, Régine Crespin n'aura donc jamais fait de cinéma.
Elle enseigna au conservatoire de Paris à partir de 1976, jusqu'en 1992. En 1989, elle interprète Carmen dans le feuilleton télévisé l'Or du diable. Elle fait ses adieux à la scène en 1989 et 1990.
Mort
{{...}} Ses cendres ont été déposées dans la case 40499 au columbarium du cimetière du Père-Lachaise.