Prévost, Jean (1901-1944)
Biographie
Son père est directeur de l'école à Montivilliers. Après ses études secondaires au lycée Corneille de Rouen, puis comme externe, au lycée de Roanne (1914), il prépare au lycée Henri-IV de Paris avec le philosophe Alain son entrée à l'École normale supérieure en 1919.
Devenu suppléant en rhétorique au lycée Michelet, il quitte rapidement l'enseignement et part en Indre faire de la préparation électorale, ce qui n'aboutit pas. Il rentre alors à Paris où Jacques Rivière accepte de publier son premier essai à la NRF, Journée du pugiliste (avril 1924) qui sera suivi en juin par Amitié du discobole et La matinée dans les bois. Il décide alors de se faire écrivain. Rivière et Jean Schlumberger deviennent ses conseillers et il devient, grâce à eux, collaborateur attitré de la N.R.F. à partir d'avril 1924. Il le sera jusqu'en 1940, sans la moindre interruption. Il y rédigera ainsi de nombreuses critiques littéraires et s'occupera de la rubrique Spectacles.
La même année, Adrienne Monnier lui demande de participer avec elle à la Revue qu'elle vient de fonder Le Navire d'Argent. C'est elle qui va aussi organiser le fameux combat de boxe entre Prévost et Ernest Hemingway qui se termine par un pouce cassé pour Hemingway.
Il publie en 1925 chez Gallimard son premier livre Plaisir des Sports, un essai sur le corps humain où il explique comment il voulut résoudre par le sport les problèmes que son corps lui posait. En 1926 il se marie avec Marcelle Auclair rencontré à la Maison des Amis des Livres. Son témoin de mariage est alors François Mauriac. Ils auront trois enfants (Michel, l'actrice Françoise Prévost et l’écrivain Alain Prévost).
Ramon Fernandez lui présente en 1926 Antoine de Saint-Exupéry. Ils deviennent de très grands amis et, ironie du sort, mourront le même jour. Prévost publie dans Le Navire d'Argent d'avril 1926, le texte de Saint-Exupéry L'Aviateur, lançant ainsi sa carrière d'écrivain.
Après la parution de Dix-huitième année en 1928, il entre dans une importante période de création : essais philosophiques, récits, romans, études d'esthétique, critique littéraire... et devient secrétaire de rédaction de la Revue Europe où il publie de nombreux articles sur Alain, Georges Duhamel, Henry de Montherlant, Mauriac, Roger Martin du Gard parmi d'autres. En 1929, il tient la rubrique Spectacle dans la N.R.F. et la même année, édite son essai sur l'art de Charlie Chaplin Polymnie ou les arts mimiques chez Hazan.
En 1930, son premier roman Les Frères Bouquinquant manque le prix Goncourt de peu. Il rentre comme journaliste à L'Intransigeant en juillet 1931 où il prend la place de Léon Bailby dans une chronique qu'il signera Interim puis collabore à lEurope nouvelle, la revue pacifiste de Louise Weiss à partir de janvier 1932. En 1933, il rentre à Pamphlet, la revue d'actualité d'Alfred Fabre-Luce qui cessera de paraître en mars 1934 à la suite des événements de février et y publiera quatre-vingt-douze articles.
Après la disparition de Pamphlet, il écrit dans divers journaux comme Marianne, Vendredi ou Les Nouvelles littéraires. Pour Marianne, il est chargé d'un reportage en Angleterre où il interview des personnalités britanniques. Il écrit à propos de l'Angleterre : {{citation}}.
En novembre 1936, il vient à Alger avec un groupe de journalistes français et étrangers dans le cadre de l'association Les amis des Lettres fondée par Gabriel Audisio et publie La Terre est aux hommes, ouvrage où il revient à ses préoccupations politiques. Il obtient en 1937 une bourse de voyage aux États-Unis et y demeure huit mois. De ce périple, il tirera Usonie, esquisse de la civilisation américaine qui sera publié en 1939, ouvrage qu'il dédie à Jesse Isidor Straus, ambassadeur des États-Unis à Paris, qui lui avait obtenu cette bourse.