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Bolaño, Roberto (1953-2003)

Biographie

Roberto Bolaño est né à Santiago. Son père est chauffeur routier (et boxeur) et sa mère enseignante. Il grandit, avec sa sœur, dans une région côtière, au sud du pays. Il se décrit comme un enfant maigrichon, myope, plongé dans les livres et peu prometteur. Il est dyslexique et souvent tyrannisé par ses camarades à l'école, d'où un sentiment d'exclusion.

En 1968, il suit sa famille à Mexico. Après son renvoi de l'école, il devient journaliste et militant de gauche.

Un moment charnière de la vie de Bolaño, mentionné dans plusieurs de ses ouvrages, survient en 1973, lorsqu'il quitte Mexico pour le Chili, pour {{citation}} en appuyant le régime de Salvador Allende. Après le coup d'État de Pinochet qui renverse Allende, Bolaño est arrêté, soupçonné de terrorisme, et passe huit jours en détention. Il est sauvé par deux anciens camarades de classe, devenus gardiens de prison. Bolaño décrit cette expérience dans Détectives, tiré du recueil Appels Téléphoniques. D'après la version qu'il donne des faits, il n'est ni torturé ni tué, comme il s'y attendait, mais {{citation}}{{,}}. Il reste encore quelques mois au Chili et évoque le temps de {{citation}}

Pour l'essentiel de sa vie jusqu'à la fin des années 1980, Bolaño vit en vagabond, entre le Chili, le Mexique, le Salvador, la France et l'Espagne.

Dans les années 1970, Bolaño devient trotskiste et membre fondateur de l'infra-réalisme, mouvement poétique mineur. Il se complaît à parodier les attitudes du mouvement dans Les Détectives sauvages.

Après avoir passé un moment au Salvador en compagnie du poète Roque Dalton et des guérilleros du Front Farabundo Martí de libération nationale, il revient à Mexico, mène une vie de poète bohème et d'enfant terrible de la littérature - {{citation}}, se souvient Jorge Herralde, son éditeur. Son comportement erratique est dû tant à un idéal gauchiste qu'à un mode de vie chaotique.

Bolaño arrive en Europe en 1977 et finit par s'installer en Espagne. Il se marie et s'installe sur la côte méditerranéenne, près de Barcelone. Il travaille le jour comme plongeur, gardien de camping, groom et éboueur, et écrit la nuit. Au début des années 1980, il s'installe à Blanes, petite cité balnéaire de Catalogne.

Il continue d'écrire de la poésie et se met à la fiction au début de la quarantaine, se sentant responsable du futur bien-être matériel de sa famille, comme il le révèle au cours d'une interview, ses revenus de poète étant tout à fait insuffisants. Jorge Herralde confirme que Bolaño {{citation}} car la naissance de son fils en 1990 l'incite à assumer ses responsabilités de futur chef de famille et à croire qu'il lui sera plus facile de gagner sa vie en écrivant de la fiction. Malgré tout, il continue de se considérer avant tout comme un poète, et un recueil de poésie, dont l'élaboration s'étale sur vingt ans, est publié en 2000 sous le titre de Los perros románticos (les Chiens romantiques).

Bolaño meurt le 14 juillet 2003. Six semaines avant sa mort, les romanciers latino-américains le saluent comme le plus important romancier de sa génération, lors d'une conférence internationale tenue à Séville. Parmi ses plus proches amis figurent les romanciers Rodrigo Fresán et Enrique Vila-Matas. Fresán déclare : {{citation}}. {{citation}}, observe Fresán, {{citation}}. Selon Fresán, {{citation}}. Larry Rohter du New York Times disait que Bolaño plaisantait à propos du mot {{citation}}, disant qu'il {{citation}}.

À propos de son pays natal, qu'il n'avait visité qu'une seule fois après son exil volontaire, Bolaño avait des sentiments mitigés. Il était célèbre au Chili pour ses attaques féroces contre Isabel Allende et d'autres membres de l'establishment littéraire. {{citation}}, d'après le romancier et dramaturge chilien Ariel Dorfman.

Roberto Bolaño laisse derrière lui sa femme, espagnole, et leurs deux enfants, qu'il a appelés {{citation}}. Ses enfants ont pour noms Lautaro (d'après le chef Mapuche Lautaro qui résista aux Espagnols lors de la conquête du Chili, selon le récit épique La Araucana) et Alexandra. Dans sa dernière interview, publiée par l'édition mexicaine du magazine Playboy, Bolaño dit se considérer comme Latino-américain et ajoute : {{citation}}.