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Peyrefitte, Roger (1907-2000)

Biographie

Après ses études secondaires dans différents collèges religieux (jésuites et lazaristes) du Sud-Ouest, puis à la Faculté des lettres de Toulouse, il entra à l'École libre des sciences politiques, dont il sortit major en 1930. Nommé secrétaire d'ambassade à Athènes en 1933, il quitta ce poste en 1938 à la suite d'un incident avec le jeune protégé d'un amiral grec (épisode romancé ensuite dans Les Ambassades). Revenu à Paris, il donne sa démission en octobre 1940 pour raisons personnelles (selon ses écrits, à la suite d'une suspicion de détournement d'un adolescent).

Réintégré en mai 1943, grâce selon lui (Propos Secrets, tome 1) à l'intervention de madame de Barante, noble auvergnate, auprès de l'Auvergnat Pierre Laval, il est nommé à Paris, et travaille sous les ordres du Bourbonnais et très pro-allemand Fernand de Brinon, « ambassadeur de France à Paris » du 3 novembre 1943 à 1945.

En février 1945, il sera contraint de se retirer de la carrière diplomatique, victime selon lui de la rancune tenace de sa collègue Suzy Borel, devenue {{Mme}} Georges Bidault, surnommée dans Propos Secrets (tome 1) « la hyène du Quai d'Orsay ». Finalement réintégré par décision du Conseil d'État, juge administratif suprême - décision qui fut annulée, chose exceptionnelle, par le gouvernement - il ne percevra pas pour autant les quelque 50 millions de centimes de dommages et intérêts accordés par cette juridiction pour le préjudice professionnel subi ; la même année marque le début de son activité d'écrivain et d'historien, dont il vivra désormais.

Après cette courte carrière de diplomate, Roger Peyrefitte se consacra entièrement à l'écriture et fut pendant la seconde moitié du {{XXe siècle}} l'un des écrivains français les plus brillants et les plus controversés.

Sa vaste culture classique, son érudition, sa connaissance des sujets qu'il abordait de façon très documentée, son style concis et percutant, au vocabulaire très riche, son ironie mordante, son abondante production, firent de lui un écrivain français de premier plan, dans la lignée de Voltaire, auquel son style doit tant, frisant souvent le pastiche, d'Anatole France et de Marcel Aymé.

Son côté « commère mondaine » le rapproche également d'Horace de Viel-Castel, amateur d'art, collectionneur et conservateur du Musée des Souverains (Louvre), vipérin mémorialiste de la Cour et de la Ville sous le Second Empire, ce qui lui valut l'éloquent surnom de Fiel-Castel. Viel-Castel est un des chroniqueurs de l'homosexualité sous le Second Empire.

Atteint de la maladie de Parkinson, il vit retiré dans son appartement de l'avenue du Maréchal-Maunoury de 1993 à sa mort en 2000. Il est inhumé au cimetière d'Alet-les-Bains dans l'Aude.