Vernant, Jean-Pierre (1914-2007)
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Biographie
Enfance
Son père, agrégé de philosophie, avait renoncé à une carrière universitaire pour devenir directeur du journal républicain et anticlérical Le Briard, fondé par son propre père à Provins à la fin du {{s-}}.
Jean-Pierre Vernant ne l'a pas connu car il est mort au front en 1915. Sa mère meurt alors qu'il n'a que huit ans et il est élevé avec ses cousins.
Études supérieures
Durant ses études à la Sorbonne, il est membre des Jeunesses communistes et se bat au Quartier latin contre les Camelots du roi. Il y côtoie certains de ses condisciples comme Pierre Hervé ou Valentin Feldman.
Comme son frère (Jacques), il fait des études de philosophie : son frère est reçu premier à l'agrégation en 1935 et lui-même est reçu premier en 1937 ; ce cas est unique dans l'histoire de l'agrégation.
Il fait alors son service militaire, où il se trouve au moment de la déclaration de guerre (septembre 1939) ; sergent-chef dans l'infanterie, il passe par l'Ecole des officiers de réserve et devient aspirant, puis est démobilisé après l'armistice (juin 1940).
Il est alors nommé professeur de philosophie au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse. Aujourd'hui, la salle de conférence du lycée porte son nom.
La Résistance
En février 1942, il entre dans la Résistance, rejoignant le réseau Libération-Sud, fondé par Emmanuel d'Astier de la Vigerie. Il est nommé responsable départemental de l'Armée Secrète en novembre 1942.
Au moment du débarquement de Normandie (6 juin 1944), il passe au maquis ; il est alors le « colonel Berthier », commandant des Forces françaises de l'intérieur de Haute-Garonne) ; organise la libération de Toulouse (19 août) sous les ordres du colonel Ravanel, chef régional des FFI. Après l'accident de moto de celui-ci (septembre 1944), Jean-Pierre Vernant devient chef régional. Parmi ses subordonnés se trouvent les frères Angel qui libèrent André Malraux.
Carrière universitaire
{{...}} En 1946, il est nommé professeur au lycée Jacques-Decour à Paris.
En 1948, il entre au CNRS.
En 1957, il devient directeur d'études à la VIe section (Sciences économiques et sociales), dirigée par Fernand Braudel, de l'École pratique des hautes études, où il reste jusqu'en 1975. À partir de 1960, il a pour auditeurs Pierre Vidal-Naquet et Marcel Detienne, avec lesquels il a collaboré pour certains ouvrages.
Il est ensuite élu professeur au Collège de France.
Jean-Pierre Vernant est mort le 9 janvier 2007 à son domicile de Sèvres (Hauts-de-Seine).
Engagements de l'après-guerre
Après la guerre, il reste au sein du Parti communiste français ; il le quittera seulement en 1969.
En 1960, il signe le Manifeste des 121 en faveur de l'insoumission à la guerre d'Algérie.
Membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence, il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.
Le 23 octobre 2006, dans le cadre des « Lundis du Collège de France », Jean-Pierre Vernant a donné une conférence sur l'Odyssée au lycée Le Corbusier d'Aubervilliers, c'est-à-dire un établissement classé en ZEP.