Ronis, Willy (1910-2009)
Biographie
Willy Ronis est le fils d’un émigré juif d’Odessa en Ukraine et d’une pianiste juive lituanienne, ayant fui au début du {{XXe siècle}} les pogroms. Mélomanes, ils se rencontrèrent dans une amicale d’exilés russes et s’installèrent dans le {{9e}} arrondissement de Paris. Après un emploi de retoucheur en photographie dans un studio réputé, {{citation}}, son père ouvre son propre studio sous le pseudonyme de « Roness ». Leur fils, Willy, naît à Paris au pied de la butte Montmartre.
Willy Ronis veut devenir compositeur de musique. Mais lors de son retour du service militaire en 1932, son père, très malade, lui demande de l’aider au studio. Ainsi, Willy Ronis fait lui-même les tirages de ses photos. Il est peu intéressé par la photographie conventionnelle, mais se passionne pour les expositions de photographies. Alors que la gauche se mobilise amenant l’avènement du Front populaire aux législatives de 1936, le jeune photographe, partisan de telles idées, suit avec entrain les manifestations ouvrières d’alors et prend ses premiers clichés marquants.
Cette année sera ainsi décisive pour lui puisqu’elle marquera la mort de son père et la vente d’un studio vécu davantage comme un fardeau. La famille déménage ensuite dans le {{11e}} arrondissement.
Période parisienne
À partir de cette date, il se consacre au reportage. Avec la montée du Front populaire, les mêmes idéaux rapprochent Ronis de Robert Capa et de David Seymour, photographes déjà célèbres. Il a également l’occasion de connaître André Kertész, Brassaï et Henri Cartier-Bresson. Mais, par rapport à la vision de ses pairs, Willy Ronis développe une véritable originalité, marquée par l’attention portée à l’harmonie chorale des mouvements de foule et à la joie des fêtes populaires.
Après la Seconde Guerre mondiale, il entre à l’Agence Rapho et, soutenu par son ami Roméo Martinez, collabore aux revues Regards, {{lang}} ou {{lang}}.
Belleville-Ménilmontant, Sur le fil du hasard et Mon Paris sont parmi les livres importants qu’il a publiés. On a alors pu dire que Willy Ronis, avec Robert Doisneau et Édouard Boubat, est l’un des photographes majeurs de cette école française de l’après-guerre qui a su concilier avec talent les valeurs humanistes et les exigences esthétiques du réalisme poétique. Il participera dans les années 1950 au Groupe des {{XV}} aux côtés de Robert Doisneau, de Pierre Jahan ou de René-Jacques pour défendre la photographie comme une véritable expression artistique.
Période vauclusienne
Dans les années 1970-1980, parallèlement à ses activités de photographe, il consacre beaucoup de temps à l’enseignement : à l’École des beaux-arts d'Avignon, puis aux facultés d’Aix-en-Provence et de Marseille. Il y crée un cours d’histoire de la photographie et Pierre-Jean Amar le rencontre alors. En 1972, il s’installe à L'Isle-sur-la-Sorgue.
En 1979, il reçoit le Grand Prix national de la photographie, décerné par le ministère de la Culture (France).
En 1980, sur les conseils de Pierre-Jean Amar et Guy Le Querrec, Claude Nori publie sa première monographie Sur le fil du hasard aux Éditions Contrejour, lequel recevra le prix Nadar et l’encouragera à revenir sur le devant de la scène avec de nouveaux projets. La même année, il lègue son œuvre à l’État français.
En 1982, dans Un voyage de Rose, le cinéaste Patrick Barberis filme ses retrouvailles avec Rose Zehner, personnage principal de son cliché pris lors des grèves de 1938 chez Citroën-Javel et publié pour la première fois en 1980 dans Sur le fil du hasard..
En 2001, il crée sa dernière série de photographies. En 2005-2006, l'Hôtel de ville de Paris présente une rétrospective de son œuvre parisienne qui remporte un succès considérable avec plus de 500000 visiteurs.
Aujourd’hui l’œuvre de Willy Ronis est exposée dans le monde entier et ses images figurent dans les collections des plus grands musées.
Il meurt presque centenaire dans la nuit du 11 au 12 septembre 2009.