Trintignant, Marie (1962-2003)
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Biographie
Carrière d'actrice
Elle commence sa carrière d'actrice de cinéma en 1966 à quatre ans dans Mon amour, mon amour de Nadine Trintignant au côté de son père Jean-Louis Trintignant, avant d'enchaîner dans d'autres films de sa mère.
En 1978, alors qu'elle a 16 ans, sa carrière d'actrice commence avec le tournage du film Série noire qui sort le 25 avril 1979 (1979) d'Alain Corneau, qui entre dans les annales du film noir grâce à l'ambiance sombre et désespérée qui en émane en particulier avec l'interprétation de Patrick Dewaere sans qui le film n'aurait pas existé, selon le réalisateur.
C'est dans les années 1980 qu'elle prend toute sa dimension grâce à Claude Chabrol. Son timbre de voix grave et son regard profond sont mis en valeur dans Une affaire de femmes — film dans lequel elle incarne une prostituée, amie du personnage principal incarné par Isabelle Huppert — et dans Betty, dans lequel elle tient le premier rôle, un personnage d'alcoolique en rupture avec sa famille bourgeoise et qui provoque le désordre dans le couple qui la recueille.
Dans les années 1990, elle a le premier rôle dans Nuit d'été en ville de Michel Deville. Elle se met à la comédie avec des films comme Cible émouvante ou encore … Comme elle respire, deux films de Pierre Salvadori où elle donne la réplique à Guillaume Depardieu.
En 2000, sous la direction de sa mère Nadine Trintignant, elle joue le rôle d'une militante du droit à l'avortement dans le téléfilm Victoire, ou la douleur des femmes.
La diversité de ses rôles en fait une actrice énigmatique difficile à classer dans un registre précis.
Elle a été nommée cinq fois aux Césars :
- En 1989 pour Une affaire de femmes (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1994 pour Les Marmottes (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1997 pour Le Cri de la soie (meilleure actrice) ;
- En 1998 pour Le Cousin (meilleur second rôle féminin) ;
- En 1999 pour Comme elle respire (meilleure actrice).
En 2000, elle est membre du jury au Festival du cinéma américain de Deauville.
Mort
Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, alors qu'elle tourne le téléfilm Colette, une femme libre à Vilnius en Lituanie, une dispute au sujet d'un message envoyé par son mari Samuel Benchetrit dont elle est séparée, éclate avec son compagnon Bertrand Cantat. Bertrand Cantat et Marie Trintignant ont une relation depuis 18 mois. Lors de cette dispute, Bertrand Cantat la frappe à plusieurs reprises (19 coups, dont 4 au visage selon les légistes). La comédienne tombe au sol, inanimée et mortellement atteinte. Bertrand Cantat la porte alors jusque dans son lit. Dans la nuit, il appelle au téléphone Vincent, le frère de Marie Trintignant. Celui-ci rejoint le chanteur à l'aube, mais ne mesure pas la gravité de la situation. Ce n'est qu'à 8 heures du matin qu'il se décide enfin à appeler les secours.
Le 29 juillet 2003, une équipe médicale française pratique une opération à l’hôpital de Vilnius. Pour les médecins qui s’occupent d’elle, le pronostic vital est extrêmement réservé. Elle est rapatriée en France le 31 juillet 2003 en état de mort cérébrale, à la suite d'un œdème cérébral suivi d'un coma profond provoqué par les coups portés. Une opération de la dernière chance est tentée par le neurochirurgien Stéphane Delajoux, mais elle meurt le lendemain, le vendredi 1{{er}} août 2003, à Neuilly-sur-Seine.
Marie Trintignant a été inhumée au cimetière du Père Lachaise ({{45e}} division) le 6 août 2003, en présence d'une assistance vêtue de blanc comme l’avait demandé la famille, ont rapporté les journaux. Son cercueil a alors été recouvert de tournesols, sa fleur favorite. Le matin, un hommage réunit des proches au Théâtre Édouard VII pour des lectures de textes et chansons joués ou appréciés par Marie Trintignant.
Le 4 septembre 2010, le réalisateur Alain Corneau, compagnon de longue date de Nadine Trintignant, la mère de Marie, est inhumé dans le même caveau. Leur sépulture porte en épitaphe une citation signée de Percy Shelley : «Paix, paix, ils ne sont pas morts, ils ne sont pas endormis, ils se sont réveillés du rêve de la vie.»
Descendance
Marie Trintignant a donné naissance à quatre garçons, de quatre pères différents :
- Roman, né en 1986, avec le batteur du groupe Téléphone, Richard Kolinka ;
- Paul, né en 1993, avec l'acteur François Cluzet ;
- Léon, né en 1996, avec Mathias Othnin-Girard ;
- Jules, né en 1998, avec le réalisateur metteur en scène Samuel Benchetrit.
Hommage
Le 13 mai 2007, Bertrand Delanoë, maire de Paris, inaugure le square Marie-Trintignant situé entre l'hôtel de Sens et la Seine, rue de l'Ave-Maria, dans le 4{{e}} arrondissement.