Aller au contenu principal

Biermann, Wolf (1936-....)

Biographie

Son père Dagobert Biermann, docker, communiste, membre de la résistance antinazie et juif, est assassiné en 1943 à Auschwitz. Après la Seconde Guerre mondiale, Wolf adhère aux Junge Pioniere (Jeunes Pionniers), organisation communiste pour la jeunesse et fréquente le lycée à Hambourg, ce qui est alors assez rare chez les enfants d'ouvriers. À 17 ans, il s'installe en RDA où il suit des études et travaille au Berliner Ensemble, le célèbre théâtre de Brecht.

En 1960, Biermann rencontre Hanns Eisler qui va avoir une influence déterminante. Il se met à composer et écrire, fonde en 1961 le Théâtre ouvrier et étudiant de Berlin-Est, mais la représentation d'une pièce sur la construction du mur de Berlin est interdite, le théâtre ferme en 1963 et Biermann est privé de public pendant six mois. En 1964, il donne son premier concert en Allemagne de l'Ouest où paraît en 1965 son premier disque et son recueil de poésies la Harpe de barbelés (Die Drahtharfe) édité par Wagenbach à Berlin-Ouest. En 1966, il se marie avec l'actrice et chanteuse Eva-Maria Hagen, qui est déjà mère d'une petite fille de 11 ans, la future chanteuse Nina Hagen.

Désormais définitivement interdit de représentation et de publication en RDA, Biermann continue à se produire et à publier avec succès à l'Ouest, ses œuvres circulent sous le manteau à l'Est. La situation se durcit en 1976 : après un concert à Cologne, Biermann, déchu de la nationalité est-allemande, n'est pas autorisé à rentrer en RDA, la famille s'installe alors à Berlin-Ouest. C'est la fin des espoirs et, pour de nombreux dissidents, la fin de la "solidarité critique" vis-à-vis du régime de Honecker que la campagne de protestations à l'Ouest et à l'Est raidit encore plus. D'autres artistes quittent la RDA, d'autres sont emprisonnés.

Biermann poursuit sa carrière à l'Ouest, continue à critiquer la RDA tout en s'en prenant à la société ouest-allemande, {{citation}}, déclare Biermann ({{citation}}), en modifiant un dicton populaire allemand, équivalent de {{citation}}. Mais il a perdu la foi en un véritable socialisme. Il aura l'autorisation exceptionnelle de rendre visite au dissident Robert Havemann en avril 1982. Biermann réside maintenant à Hambourg mais aussi à Banyuls-sur-Mer en France. Il a écrit en 1998 une postface à l'édition allemande du Pianiste de Wladyslaw Szpilman.

Lors de la célébration des 25 ans de la chute du mur de Berlin, invité au Parlement, il s'en est vivement pris aux parlementaires du parti "Die Linke", les accusant d'être les héritiers de la dictature est-allemande, provoquant ainsi une vive polémique.

Le pianiste
LivresDisponible
Publication
Paris : Pocket, 2002
Date de publication
2002