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Delair, Suzy (1916-....)

Biographie

Fille d'une couturière et d'un sellier-carrossier, elle est d'abord apprentie-modiste chez Suzanne Talbot, mais rêve de théâtre. Elle commence par faire de la figuration au cinéma et au théâtre pendant son adolescence, mais c'est au music-hall qu'elle connaît le succès sur la scène des Bouffes-Parisiens, à Bobino, à l'Européen, aux Folies-Belleville, dans le cabaret de Suzy Solidor, ainsi que dans des revues où se produisent Mistinguett et Marie Dubas.

Les amateurs de cinéma la découvrent, dix ans plus tard, en Parisienne délurée dans Le Dernier des six (1941), réalisé par Georges Lacombe sur un scénario de Henri-Georges Clouzot, avec qui elle vit. Ce dernier, passé derrière la caméra, lui offre en 1942 un succès considérable avec L'assassin habite au 21.

Sa carrière est entachée par son attitude trouble sous l'Occupation. Elle {{Citation}}, jusqu'à admirer l'ordre nazi. Le {{date}}, elle fait partie du groupe d'acteurs invités par les Allemands pour visiter les studios cinématographiques de la UFA, en Allemagne et en Autriche (à Munich, Berlin et Vienne), aux côtés de René Dary, Junie Astor, Danielle Darrieux, Albert Préjean et Viviane Romance{{,}}{{,}}{{,}}. À son retour, elle choque en embrassant chaleureusement Alfred Greven et en se plaignant de ne pas avoir serré la main de Joseph Goebbels. Lorsque l'historien Marc Ferro évoque, dans son livre Pétain (1987), le cinéma pendant cette période, il cite, parmi d'autres, le nom de Suzy Delair. À Libération, elle n'écope finalement que d'une suspension de trois mois infligée par les comités d'épuration.

Si la comédienne figure parmi les vedettes des années 1940, sa carrière cinématographique est émaillée de pauses. En 1947, elle tourne Quai des Orfèvres avec Clouzot, dont elle est encore la compagne ; ils se séparent après ce dernier succès commun. On la retrouve ensuite dans des films de Jean Dréville, Jean Grémillon, Marcel L'Herbier, Christian-Jaque, Marcel Carné, Luchino Visconti, René Clément et Gérard Oury.

Le 25 février 1948, elle participe au premier festival international de jazz de Nice, où elle chante pour la première fois en public la chanson C'est si bon (musique d’Henri Betti et paroles d’André Hornez) dans un cabaret où Louis Armstrong terminait sa soirée. Cette chanson est devenue un standard de jazz grâce à l’enregistrement d’Armstrong en 1950.

En 1950-1951, elle tourne Atoll K, réalisé par Léo Joannon, avec pour partenaires Laurel et Hardy, dont c'est le dernier film. Pendant la saison 1953-1954, elle est à l'Européen, à Paris, dans l'opérette Mobylette, avec pour partenaires Mona Monick et les débutants Michel Roux, Roger Lanzac, et Lucien Lupi.

En 1973, sort le film Les Aventures de Rabbi Jacob de Gérard Oury ; elle y tient le rôle de Germaine Pivert, dentiste épouse de Victor Pivert, incarné par Louis de Funès. Le film se classe en tête du box-office cette année-là avec plus de {{nobr}} de spectateurs en salles. Elle remplaçait à titre exceptionnel Claude Gensac, qui avait alors des problèmes de santé.

En 1982, elle commente son parcours ainsi : « On me fait trop rarement travailler. Sans doute me fait-on payer à la fois de ne pas appartenir à des chapelles, les aventures masculines auxquelles j'ai parfois sacrifié ma carrière, et surtout, mon refus de flirter quand il aurait fallu le faire... ».

Le 6 décembre 2004, un hommage à Suzy Delair a eu lieu à la Cinémathèque française à Paris, présenté par le journaliste Olivier Barrot, en présence de l'actrice et de ses amis Françoise Arnoul, Pierre Trabaud, et Jacqueline Willemetz, petite-fille d'Albert Willemetz. Organisée par Sylvain Briet et Les Amis de la Cinémathèque française, cette manifestation a présenté un cycle de ses films comprenant Quai des Orfèvres, Lady Paname, Pattes blanches, Gervaise, Le Couturier de ces dames, et le sketch Une couronne mortuaire extrait de Souvenirs perdus.

Les aventures de Rabbi Jacob
DVDDisponible
Publication
[Boulogne-Billancourt] : TF1 vidéo, 2020
Date de publication
2020