En 1950, le grand historien Lucien Febvre, aid©♭ par un jeune assistant en Sorbonne, Fran©ʹois Crouzet, se lance un d©♭fi : ©♭crire, en r©♭ponse ©  une sollicitation de l'Unesco, un manuel mod©·le d'histoire de la civilisation fran©ʹaise. Oubli©♭ jusqu'©  aujourd'hui dans un grenier poussi©♭reux, ce livre veut prouver qu'il n'y a pas d'identit©♭ fran©ʹaise providentiellement surgie de la nuit des temps, mais que la France s'est progressivement cr©♭©♭e gr©Øce ©  un constant m©♭tissage ethnique et culturel qui est le coeur battant de sa civilisation. V©♭ritable d©♭fense et illustration du caract©·re international et interd©♭pendant de toute nation, Nous sommes des sang-m©®l©♭s d©♭nonce les tentations de refus de l'autre qui ont conduit aux atrocit©♭s des conflits mondiaux du XXe si©·cle. Selon Febvre et Crouzet, l'historien a pour mission, scientifique et ©♭thique, d'©♭liminer les ferments de haine x©♭nophobe entretenus par l'enseignement d'une histoire trop nationaliste, et d'ouvrir les esprits ©  l'id©♭e d'une fraternit©♭ universelle qui serait l'essence m©®me du pass©♭ et donc du pr©♭sent. Livre singulier d'histoire engag©♭e, promotion d'un projet de paix qui serait l'avenir de l'humanit©♭, Nous sommes des sang-m©®l©♭s conserve toute sa pertinence aujourd'hui.