Lodge, David (1935-....)
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Biographie
David Lodge est issu d'une famille modeste de religion catholique qui habitait le quartier de Brockley (district de Lewisham) dans la banlieue sud de Londres ; ses père et mère étaient respectivement musicien dans un orchestre de danse et secrétaire.
Enfant, il est marqué par la Seconde Guerre mondiale (bombardements de Londres), puis par ses conséquences. En 1951, il vient en vacances à Heidelberg à l'invitation de sa tante qui travaille au quartier général de l'armée américaine, il est surpris en constatant la différence de situation entre le Royaume-Uni, où le rationnement est encore en cours, et les pays du continent, Belgique, France et même Allemagne occupée.
Passionné par la lecture, il est très tôt aussi attiré par l'écriture ; sa première publication a lieu en 1950 : une nouvelle, dans le journal de son lycée.
Les années 1950 : études de Lettres et début de l'écriture de fiction
En 1952, il entre à l'université de Londres (University College), ou il obtient un Bachelor of Arts (BA) en 1955. Il fait alors son service militaire de deux ans, passés dans le Royal Armoured Corps, principalement comme secrétaire au sein du Royal Tank Regiment, au camp de Bovington (Dorset), à la suite de son refus de suivre une formation d'officier de réserve. Le parcours de David Lodge comme soldat est repris pour évoquer celui du narrateur de Ginger, You're Barmy (1962), Jonathan Browne. Libéré en août 1957, David Lodge revient à l'université de Londres où il obtient un Master of Arts (MA) en 1959, avec un mémoire sur les romanciers catholiques britanniques.
Durant cette période, il rédige un premier roman à l'âge de 18 ans (1953), « Le Diable, le Monde et la Chair » ({{citation}}). Sa première publication pour le grand public date de 1960 (The Picturegoers, « Les spectateurs de cinéma », inédit en France).
Les débuts professionnels et le doctorat (1960-1967)
Il se marie en 1959 avec Mary Frances Jacob, aussi diplômée (MA) de l'université de Londres, et ils auront deux enfants dans les années 1960-1963. En 1959-1960, il travaille à Londres comme professeur d'anglais pour le British Council. En 1960, il obtient un emploi de chargé de cours à l'université de Birmingham où il prépare une thèse (Ph.D.) de littérature anglaise.
En 1963, il participe avec Malcolm Bradbury et un étudiant, James Duckett, à l'élaboration d'un spectacle de revue pour le Birmingham Repertory Theatre, joué durant l'automne 1963. C'est au cours d'une représentation, dans un sketch comportant l'écoute d'un transistor, qu'il apprend, en même temps que la salle, l'assassinat de Kennedy, ce qui, dit-il, jette un froid sur la suite du spectacle. À travers cette expérience théâtrale, il se découvre un certain talent comique, qu'il exploitera dans son roman suivant, et d'une façon générale par la suite, alors que les deux premiers étaient tout à fait sérieux et réalistes.
Séjour aux États-Unis (1964-1965)
En 1964-65, il séjourne aux États-Unis grâce une bourse d'études du Harkness Commonwealth Fellowship, qui astreint le bénéficiaire à voyager au minimum 3 mois sur 12 aux États-Unis avec une voiture fournie par la société. D'août 1964 à mars 1965, la famille séjourne à Providence (Rhode Island) ; David Lodge suit les cours de Littérature américaine à l'université Brown. Puis ils partent en voyage jusqu'à San Francisco. Durant cette période, dépourvu d'obligations d'enseignement, il écrit assez rapidement son troisième roman, La Chute du British Museum.
Le retour en Angleterre est assez difficile : {{citation}}
Cependant, dès 1966, il publie son premier ouvrage de critique universitaire, Language of Fiction et soutient sa thèse, consacrée au Roman catholique du Mouvement d'Oxford à nos jours, en 1967.
Construction d'une œuvre à la fois théorique et fictionnelle
De 1967 à 1987, il poursuit sa carrière universitaire à l'université de Birmingham, devenant professeur de littérature anglaise en 1976, tout en écrivant de nombreux autres essais et romans. En 1969, il passe six mois comme « professeur associé » à l'université de Berkeley, une seconde expérience américaine importante pour la suite de son œuvre théorique et fictionnelle.
En 1987, il abandonne l'université, avec le titre de professeur honoraire, afin de se consacrer entièrement à l'écriture, mais aussi en raison d'un problème d'audition et des conséquences de la politique de Margaret Thatcher ; dans le roman qu'il écrit à cette époque, Jeu de société (1988), un des personnages quitte l'université, parce que « le gouvernement ne joue plus le jeu », mais pour devenir trader.
Après sa retraite, il oriente ses travaux théoriques vers le grand public. En 1991, le journal The Independant lui propose de tenir une rubrique sur le roman dans son supplément dominical, prenant la suite d'une rubrique poétique Ars poetica tenue par James Fenton. La rubrique reçoit le nom de Art of fiction et, une fois achevée, est publiée après un certain nombre de modifications (The Art of Fiction, 1992).