Il est vrai que Charles IX ne fut pas un roi comme les autres et qu'il n'aurait pas laiss©♭ un grand souvenir s'il n'avait ordonn©♭, en ao©»t 1572, le massacre de la Saint-Barth©♭lemy, carnage qui horrifia l'Europe, ©  l'exception du pape et des Espagnols qui y virent, eux, la bienheureuse volont©♭ de Dieu. Cette d©♭cision n'©♭tait pas la sienne mais celle de sa m©·re, la redoutable Catherine de M©♭dicis qui utilisa toute sa vie sa nombreuse prog©♭niture pour assouvir son app©♭tit d©♭vorant de pouvoir : d©·s qu'un de ses fils mourait, elle poussait illico le suivant sur le tr©þne de France. Charles IX avait 24 ans ©  l'©♭poque, et il ne poss©♭dait ni la cruaut©♭ ni la d©♭termination, ni la force morale d'assumer un crime aussi horrible. Accabl©♭ par le poids de sa faute, il sombra dans une folie qui le conduisit en quelques mois ©  la maladie et ©  la mort. C'est cette terrifiante descente aux enfers que Jean Teul©♭ raconte dans ce roman baroque et magnifique. Avec la verve qu'on lui conna©ʾt, il d©♭crit les extravagances de ce malheureux jeune homme : la mani©·re dont il coursait furieusement des li©·vres qu'il d©♭livrait dans les appartements de sa ma©ʾtresse ; comment il massacrait le b©♭tail, la basse-cour et tous les animaux des fermes o©£ le hasard de ses errances le conduisaient, comment il empoisonna une partie de la population en lui offrant du muguet le 1er mai, ce qui, en ces temps de famine, poussait ses sujets ©  manger cette fleur v©♭n©♭neuse qu'il croyait ©®tre une sorte de salade ; comment il permit l'invention du poisson d'avril en officialisant le changement de date du d©♭but de l'ann©♭e du 1er avril au premier janvier ; comment il crut remplir les coffres vides du royaume en fabriquant de la fausse monnaie... et bien d'autres folies encore, aussi saugrenues que sanglantes.