Pozner, Vladimir (1905-1992)
Biographie
Sa famille, opposée au régime tsariste, est issue de l'Empire russe : présent à Petrograd pendant la Révolution d'Octobre, il va en témoigner dans 1001 jours. De même sur Gorki, le grand aîné qui le premier l'encourage à écrire (Souvenirs sur Gorki), et sur les amis : Brecht, Buñuel, Chagall, Oppenheimer, Picasso et bien d’autres, dans Vladimir Pozner se souvient. Il fait plusieurs voyages aux États-Unis, où il devra émigrer durant l'Occupation à cause de ses origines juives et de son activité antifasciste : il témoigne sur Hollywood, Charlie Chaplin et le cinéma de la grande époque des années 1940, auquel il collabore en tant que scénariste. Il témoigne par des romans sur la guerre d'Espagne (Espagne premier amour), la Seconde Guerre mondiale (Deuil en 24 heures, Les Gens du pays, Le temps est hors des gonds), la guerre d'Algérie (Le Lieu du supplice). Il témoigne aussi, avec tendresse et précision, du monde de l’enfance (Le Fond des ormes, ou Le Lever du rideau, à propos duquel Picasso s’écriera : « Ça, c’est un livre ! »).
Pozner a inventé un genre littéraire – témoignage, reportage, coupures de journaux, extraits de déclarations, de documents ou de dépêches – qui doit tout et rien à la fiction, éclairages multiples qui évoquent le montage de cinéma : Tolstoï est mort, Les États-Désunis{{,}}, Qui a tué H.O. Burrell ?
Ainsi, du Mors aux dents (écrit autour du baron Ungern) à Cuisine bourgeoise ou aux Brumes de San Francisco, Vladimir Pozner aura été « de ces écrivains qui pensent que la réalité a beaucoup plus de talent que nous », comme l’écrivait son ami Claude Roy, qui précisait : « Il faut ajouter que pour atteindre cette réalité-là, il faut aussi beaucoup de talent. Pozner en a. »