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Han, Suyin (1917-2012)

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Biographie

Han Suyin, de son nom de baptême Kuanghu Matilda Rosalie Elizabeth Chou, est née le {{date de naissance}}, d'un père chinois, d'ascendance Hakka, et d'une mère belge. La famille de son père avait quitté le nord de la Chine pour le comté de Meixian, dans la province du Guangdong, au {{s-}}, puis gagné le comté de Pi, dans la province du Sichuan, au {{s-}}.

Origines familiales

Bénéficiaire d'une bourse, son père, Yentung Chou, avait quitté la province du Sichuan pour l'Europe en 1903 afin d'y étudier le génie ferroviaire. À l'université de Bruxelles en Belgique, il avait rencontré Marguerite Denis, qui, en 1908, allait devenir sa femme, malgré les préjugés de l'époque contre les mariages inter-raciaux. Après la naissance de leur premier enfant, en 1913, ils étaient partis s'installer en Chine, où son père devait travailler comme ingénieur auprès de la société belgo-chinoise des chemins de fer.

Yentung et Marguerite eurent huit enfants, dont quatre survécurent. Le premier, un garçon, né en Belgique, y fut renvoyé pour qu'il y accomplisse sa scolarité. Un deuxième garçon, Gabriel, aussi appelé Orchidée-de-Mer, naquit en 1914 ou 15 mais décéda dans des circonstances tragiques. Puis naquit la première fille, Kuanghu Rosalie. La vie du couple Chou-Denis dans la Chine déchirée par la guerre fut remplie d'épreuves, dont celle de voir leurs enfants méprisés en tant que métis eurasiens.

Études

Le couple s'installe à Pékin en 1921. Kuanghu Rosalie reçoit une éducation européenne et n'apprend le chinois qu'à l'âge de 15 ans. Elle fréquente l'école de filles du Sacré-Cœur puis le collège de filles Bridgeman. À l'issue d'une scolarité brillante, elle est déterminée à devenir médecin. Comme sa mère ne veut plus payer ses études et préfèrerait la voir mariée, elle apprend la dactylographie et la sténographie et, en 1931, mentant sur son âge (elle n'a pas 15 ans), obtient un travail de dactylo au Peking Union Medical College, un hôpital chapeauté par des Américains. Elle se rend compte qu'il y a en Chine, à cette époque, trois échelles salariales : d'abord celle des « blancs », ensuite celle des Eurasiens et enfin celle des Chinois. En prenant de petits boulots en plus de son travail principal, elle améliore sa situation financière et celle de sa famille. C'est à cette époque également qu'elle se lance dans la lecture pour assouvir sa soif de connaissances et se préparer à des études universitaires.

En 1933, elle est admise à l'université de Yanjing (Yenching) à Pékin. En 1935, bénéficiant d'une bourse, elle part à Bruxelles faire des études de médecine (1933-1936). Pendant cette période belge, ses rapports avec la famille Denis ne sont pas des plus chaleureux, d'après ce qu'elle racontera plus tard dans Une fleur mortelle. Entre-temps, les Japonais ont envahi la Chine. En 1938, abandonnant ses études de médecine, elle embarque à Marseille sur le paquebot "Jean-Laborde" de la Compagnie des Messageries maritimes et retourne dans son pays pour y travailler dans un hôpital.

Mariage avec Tang Pao Huang

À son retour, elle épouse Tang Pao-Huang, un ingénieur chinois qui avait été envoyé en formation à l'académie militaire de Sandhurst par le gouvernement chinois, et qu'elle a rencontré lors du voyage de retour sur la paquebot. Elle travaille à l'hôpital de Chungking tandis que son mari, qui est un des disciples de Sun Yat Sen, sert en tant qu'officier puis général dans l'armée nationaliste. Tang, qui s'avèrera un mari brutal, à l'esprit féodal, est nommé attaché militaire à Londres en 1944, puis, rappelé en Chine, est tué en combattant les communistes en 1947. C'est pendant cette période que Kuanghu Rosalie adoptera sa fille Yung Mei. Ces années passées avec Tang constitueront l'essentiel de son récit autobographique Un été sans oiseaux.

Encouragée et soutenue par une missionnaire américaine, Kuanghu Rosalie commence à écrire sous le nom de Han Suyin pendant la Guerre sino-japonaise (1937-1945). Son premier livre, Destination Chungking (Destination Tchoungking en français), sort en Angleterre en 1942.

En 1944, elle est à Londres pour y poursuivre des études de médecine et elle obtient son diplôme de docteur en médecine en 1948.

Liaison avec Ian Morrison

Avec sa fille, Han Suyin gagne Hong Kong en février 1949. Elle devient assistante au service d'obstétrique et de gynécologie de l'hôpital Queen Mary. Elle tombe amoureuse de Ian Morrison, un correspondant de guerre anglais du London Times, marié, mais celui-ci trouve la mort en Corée en 1952 en couvrant un épisode de la guerre. Cette histoire d'amour entre une Eurasienne et un blanc fait scandale à l'époque, les liaisons interraciales étant mal considérées à Hong Kong comme dans le reste de la Chine. Cette aventure sera le sujet de son deuxième livre, A Many-Splendoured Thing (Multiple splendeur en français), qui paraît en 1952 et rencontre le succès tout en scandalisant la société néo-coloniale britannique. L'histoire est portée à l'écran en 1955, par Henry King, sous le titre Love is a Many-Splendoured Thing (en français La Colline de l'adieu), avec pour personnages principaux Jennifer Jones et William Holden. Dans son ouvrage autobiographie My House has Two Doors, Han Suyin, qui se désintéresse du film, explique qu'elle a vendu les droits cinématographiques du roman pour payer l'opération en Angleterre de sa fille adoptive qui souffrait de tuberculose pulmonaire.

Remariage avec Leon Comber

Han se remarie en 1952. Son nouveau mari, Leon Comber, est un Anglais qui travaille dans le service malaisien de contre-espionnage et de lutte contre la subversion. Elle le suit à Johor Bahru, ville de Malaisie qui fait face à Singapour, de l'autre côté du détroit de Johore. Tout en exerçant son métier de médecin, elle continue sa carrière littéraire et donne des conférences à l'étranger. De cette relation est issu, en 1957, …And the Rain My Drink (en français …Et la pluie pour ma soif), où Han Suyin condamne l'état d'urgence et la répression instaurés par les Britanniques en Malaisie pour lutter contre l'insurrection communiste.

Souhaitant voir par elle-même les bouleversements intervenus dans son pays d'origine depuis la proclamation de la victoire communiste en 1949, elle finit par obtenir un visa en 1956. Son retour sur le sol chinois en mai de cette année n'est pas sans retentissement en raison de sa renommée littéraire, mais aussi du fait de la rareté des personnes souhaitant se rendre en Chine à l'époque. Elle est reçue chaleureusement par Chen Yi et par Chou En-Lai en personne, et rend visite à son père et à d'autres membres de sa famille. À son retour de Singapour, elle ne tarit pas d'éloges sur le nouveau gouvernement chinois.

En 1959, elle enseigne la littérature contemporaine à l'université Nanyang de Singapour et entreprend d'initier ses étudiants, en majorité chinois, aux écrivains du tiers monde.

Remariage avec Vincent Ruthnaswany

Pendant son séjour en Malaisie, Han Suyin divorce d'avec Comber (en 1958) et se met en ménage en 1960 avec Vincent Ruthnaswany, un ingénieur d'origine indienne habitant Katmandou. Cette rupture et son remariage sont racontés, sous une forme à peine voilée, dans The Mountain is Young (1958) (en français La Montagne est jeune), dont le cadre est un Katmandou idéalisé

Par la suite, dans My House Has Two Doors (1980), elle raconte que, pour être avec elle, Vincent Ruthnaswany avait abandonné sa carrière militaire{{,}}.

Renonciation à la carrière de médecin

En 1963, elle renonce à sa carrière de médecin pour se consacrer complètement à l'écriture. À partir de 1966, elle publie une série de livres autobiographiques : The Crippled Tree (1966) (L'arbre blessé), A Mortal Flower (1966) (Une Fleur mortelle), A Birdless Summer (1968) (Un été sans oiseaux), My House Has Two Doors (1980) et Phoenix Harvest (1983).

Dans les années 1960, elle devient une sorte de porte-parole officieux de la Chine communiste, où elle se rend régulièrement et dont elle décrit l'évolution, non sans susciter des critiques en Occident.

Dans les années 1970 et 1980, le couple vit à Hong Kong et à Lausanne en Suisse. Han continue à se rendre en Chine dans les années 1980 et à écrire sur son pays natal. Au nombre de ses ouvrages sur la Chine : Wind in the Tower: Mao Tsetung and the Chinese Revolution, 1949-1965 (1976), Lhasa, the Open City (1977) (Lhassa, étoile-fleur), The Morning Deluge: Mao Tsetung and the Chinese Revolution 1893-1954 (1963) et The Eldest Son: Zhou Enlai and the Making of Modern China, 1898-1976 (1995).

Création de la fondation Han Suyin

En 1986, Han Suyin crée la Fondation Han Suyin pour les échanges scientifiques et technologiques entre la Chine et l'Occident afin de permettre à de jeunes chercheurs et ingénieurs chinois d'aller étudier en Europe et d'être à la pointe de leur discipline. De même, elle dota financièrement l'Association des écrivains chinois en vue de la création d'un prix, le Prix Lu Xun de la meilleure traduction littéraire. Enfin, elle créa le Prix Han Suyin des jeunes traducteurs, parrainé par la maison d'édition China International Publishing Group.

Han, qui a de la famille en Chine, en Belgique, en Inde et aux États-Unis, a sa résidence principale à Lausanne, en Suisse. Son mari, Vincent Ruthnaswamy, est décédé en janvier 2003, et elle-même le 2 novembre 2012, à l'âge de 95 ans. Elle laisse deux filles, Tang Yung-Mei (de son premier mari) et Chew Hui-Im (adoptée en 1952, à Singapour).

Hommage

Un buste de Han Suyin a été inauguré le 28 août 2008 dans le village de Saint-Pierre-de-Clages par le gouvernement du canton du Valais et la Fondation espace-enfants de Suisse en présence de l'auteur.

Engagement politique

Très attachée à la Chine, Han Suyin a été favorable au maoïsme mais, n'étant pas citoyenne chinoise, n'a jamais adhéré au Parti communiste chinois. En 1968, elle déclarait : « Mao est le plus grand homme que la Chine ait connu ». Elle prit quelque distance avec le régime communiste après la Révolution culturelle, qu'elle avait pourtant défendue dans un premier temps. Elle se justifiera en expliquant que ses proches restés en Chine la « suppliaient de ne rien dire et ne (lui) disaient que très peu » de choses sur les violences de l'époque et sur la peur du Gōngānbù et du Laogaï.

Selon l'AFP, dans les années 1960 et 70, Han Suyin joua un rôle diplomatique discret mais majeur comme ambassadrice en Occident de la bonne volonté de la Chine de Mao Tsé Toung. Dans les années 1980, elle soutint Deng Xiaoping et la Chine de « l'après-Mao », y compris sur la question tibétaine, ce qui lui attira les critiques des partisans de l'indépendance du Tibet.

Elle donna, en Europe et en Amérique, plus de 2000 conférences présentant « les progrès et les réalisations » de la Chine. En 1996, l'association chinoise pour l'amitié avec les pays étrangers, lui conféra le titre d'« envoyé de l'amitié » en reconnaissance de ses actions de promotion des échanges culturels et scientifiques entre la Chine et les autres pays (le même honneur avait échu à son mari en 1990).

La |Cité des sortilèges
LivresDisponible
Publication
Paris : Librairie générale française, 1986
Date de publication
1986
Fleur de soleil
LivresDisponible
Publication
Paris : France loisirs, 1989
Date de publication
1989
Le |Déluge du matin
LivresDisponible
Publication
[Paris] : le Livre de poche, 1977
Date de publication
1977
S'il ne reste que l'amour
LivresDisponible
Publication
Paris : France loisirs, 1987
Date de publication
1987
Les Quatre visages
LivresDisponible
Publication
Paris : Editions Stock, 1963
Date de publication
1963
Multiple splendeur
LivresDisponible
Publication
[Paris] : Mercure de France, impr. 2010
Date de publication
2010
La Montagne est jeune
LivresDisponible
Publication
Paris : Librairie générale française, 1990
Date de publication
1990
Le soleil en embuscade
LivresDisponible
Publication
Paris : France loisirs, 1996
Date de publication
1996