Williams, Tennessee (1911-1983)
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Biographie
Jeunesse
Thomas Lanier Williams (il a pris le pseudonyme de Tennessee à cause d’un surnom qui lui a été attribué par ses amis à l’université) est né à Columbus (Mississippi), le 26 mars 1911. Il passe son enfance, avec sa mère Edwina et sa sœur Rose, qu’il adorait, chez son grand-père, pasteur et sa grand-mère apaisante Rose. Son père Cornelius Williams, qu’il détestait, était un voyageur de commerce alcoolique et joueur de poker, presque toujours absent.
Gravement malade à 5 ans, il occupe alors son temps à écrire des poèmes et saynètes, sous les encouragements de Rose. Il est encouragé dans cette voie en recevant sa première machine à écrire pour son anniversaire de 12 ans. En 1918, son père emmène sa famille à Saint-Louis dans le Missouri où il a décroché un emploi dans une fabrique de chaussures.
En 1928, il réalise un voyage en Europe avec son grand-père maternel, voyage pendant lequel il raconte qu'il vit une triple révélation : révélation de son homosexualité lors d'une allusion d'un officier de bord sur le navire qui le conduit en Europe, révélation intellectuelle lors d'une promenade sur un boulevard parisien, révélation mystique dans la cathédrale de Cologne. En 1937, il rompt avec sa famille lorsque Rose, schizophrène, est enfermée dans un sanatorium après les aveux d'attouchements sexuels et subit une lobotomie en 1943 qui la laisse très diminuée (il la prit en charge lorsque, le succès venu, ses moyens financiers furent suffisants). Il part pour La Nouvelle-Orléans, puis pour New York, où il exerce divers petits métiers, de barman à portier. La nuit, il commence à écrire des pièces en un acte. Lorsque les États-Unis entrent en guerre, il est réformé en raison de son dossier psychiatrique, de son homosexualité, de son alcoolisme, de ses troubles cardiaques et nerveux.
Carrière théâtrale
En 1943, il se rend à Hollywood, engagé grâce à son agent littéraire de renom Audrey Wood, par la Metro Goldwyn Mayer pour faire l’adaptation cinématographique d’un roman à succès. Cette tâche de rewriter l’ennuie et il écrit son propre scénario très largement autobiographique, que la MGM refuse. Il en fait une pièce, la Ménagerie de verre – où il met en scène sa mère et sa sœur – montée à New York en 1945. Avec cette pièce, Tennessee Williams connaît, à trente-quatre ans, une célébrité soudaine (vainqueur du {{lang}}).
Elle se confirme deux ans plus tard avec le succès d’Un tramway nommé Désir, dont Elia Kazan est le metteur en scène, et qui marque les débuts d’un jeune comédien de l’{{lang}} : Marlon Brando. En vingt-quatre ans, dix-neuf pièces de Tennessee Williams furent créées à Broadway.
Les plus connues sont Été et Fumées (1948), La Rose tatouée (1950), {{lang}} (1953), La Chatte sur un toit brûlant (1955), La Descente d’Orphée (1957), Soudain l’été dernier (1958), Doux Oiseau de la jeunesse (1959), La Nuit de l’iguane (1961). La plupart ont été jouées en France où le théâtre de Tennessee Williams est apprécié. C’est Jean Cocteau qui adapta Un tramway nommé Désir, et Françoise Sagan Doux oiseau de la jeunesse. Au cinéma, les plus grands réalisateurs de sa génération, de Joseph Mankiewicz à John Huston, signèrent les adaptations.
Tout le théâtre de Tennessee Williams, où l’on voit l’influence de William Faulkner et de D.H. Lawrence, est traversé par des inadaptés, des marginaux, des perdants, des désemparés, auxquels va tout son intérêt, comme il l’explique dans ses Mémoires, parus en France en 1978. À travers tous ces personnages, dans un mélange de réalisme et de rêve, dans le désastre ou la fantaisie, il mène une remarquable analyse de la solitude, qui fut la constante de sa vie.
Poète, romancier (le Printemps romain de Mrs. Stone, 1950), il a décrit dans ses pièces de théâtre des marginaux, proies des frustrations et des excès de la société.
Tennessee Williams a remporté le prix Pulitzer pour Un tramway nommé Désir en 1948 et pour La Chatte sur un toit brûlant en 1955.
L’écrivain fréquenta pendant plusieurs années l’île de {{lang}} en Floride, où il avait une maison. De 1947 à 1963, il y vit une relation paisible avec Frank Merlo qui meurt d'un cancer du poumon. Il a aussi été président du jury du Festival de Cannes 1976.
Disparition
Mort en 1983 dans sa chambre d'hôtel à New York, l'{{lien}} officiellement étranglé avec le bouchon d'un flacon de médicaments, il repose dans le cimetière Bellefontaine de Saint Louis dans le Missouri.
Il est aujourd’hui, selon la SACD, l’un des écrivains américains les plus joués en France{{refnec}}.