Aller au contenu principal

Signoret, Simone (1921-1985)

Biographie

Affiche japonaise de Casque d'or (1952). Simone Signoret est la fille aînée d'André Kaminker (1888-1961), un juif d'origine polonaise et de Georgette Signoret (1896-1984), une française originaire de Provence. Elle naît en Allemagne Rhénane alors occupée par les Français à la suite de la Première Guerre mondiale (son père était officier dans l'armée). Simone a deux frères cadets, Alain et Jean-Pierre.

André Kaminker est avec Jacques Paul Bonjean journaliste au Poste Parisien, il effectue aussi pour la radio française, en 1934, une traduction simultanée d’un discours d’Hitler à Nuremberg. Il rejoint en 1940 la France libre à Londres, puis devient speaker, notamment à Radio Brazzaville{{,}}.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Simone se réfugie en Bretagne avec le reste de sa famille : elle est élève au lycée de Vannes où elle a pour professeur d’histoire Lucie Aubrac pendant quelques mois. De retour à Paris, elle devient, en 1941, la secrétaire de Jean Luchaire. Grâce à la fille de celui-ci, la comédienne Corinne Luchaire, elle commence à faire de la figuration au cinéma. Elle se choisit alors un nom de scène en substituant à son nom de famille celui de sa mère, Signoret.

En 1943, elle rencontre le réalisateur Yves Allégret. Le 16 avril 1946 naît leur fille Catherine Allégret, et ils se marient en 1948. Sa carrière de comédienne est lancée en 1946 avec Macadam, pour lequel elle obtient l'année suivante le prix Suzanne-Bianchetti de la révélation. Allégret offre à Simone Signoret ses premiers rôles importants, notamment dans Dédée d'Anvers en 1948 et Manèges, sorti en 1950, mais en {{Date}}, sur un coup de foudre, elle quitte Yves Allégret pour un jeune chanteur découvert par Édith Piaf, Yves Montand, rencontré à Saint-Paul de Vence. Ils se marient le {{Date}}.

C'est avec d'autres réalisateurs que Simone Signoret accède au rang de vedette avec, par exemple, Casque d'or de Jacques Becker en 1951, Thérèse Raquin de Marcel Carné en 1953 et Les Diaboliques d'Henri-Georges Clouzot en 1954.

En 1954, Signoret et Montand achètent une propriété à Autheuil-Authouillet, en Normandie. Cette demeure devint par la suite un haut lieu pour des rencontres artistiques et intellectuelles. Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Luis Buñuel, Jorge Semprún, y séjournent régulièrement. Le couple milite en faveur de ses idées de gauche et est bientôt catalogué « compagnon de route » du Parti communiste français (PCF). En 1957, Yves Montand, accompagné de Simone Signoret, entreprend une tournée triomphale dans tous les pays du bloc de l'Est. Cependant ils en reviennent profondément désabusés sur l'application concrète de l'idéal communiste et prennent dès lors leurs distances avec le parti, sans renier toutefois leurs convictions politiques. En 1956, ils jouent ensemble pour la première dans un film de Yannick Bellon, Un matin comme les autres, court métrage sur le problème de l'insalubrité des logements en banlieue.

Après avoir tourné en Angleterre Les Chemins de la haute ville sous la direction de Jack Clayton, Simone Signoret part aux États-Unis avec Yves Montand en 1959. Le couple fréquente l'écrivain Arthur Miller, dont ils ont créé, dans la mise en scène de Raymond Rouleau, la version française des Sorcières de Salem en 1954 à Paris, portée à l'écran deux ans plus tard. Miller vient d'épouser Marilyn Monroe, qui impose Montand à ses côtés dans le film Le Milliardaire qu'elle s'apprête à tourner avec George Cukor.

Après avoir reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Les Chemins de la haute ville le {{Date}}, devenant la première actrice française à recevoir ce prix, Simone Signoret rentre en France, tandis qu'une liaison — connue de tous — se noue entre Montand et Marilyn pendant quelques mois. L'acteur français rejoint cependant son épouse après la promotion du film. Lorsque, des années plus tard, un journaliste évoque avec Signoret cette liaison, elle répond qu'elle regrettait simplement que Marilyn Monroe n'ait jamais su qu'elle ne lui en avait pas voulu.

Dans les années 1970, Simone Signoret incarne de nombreux rôles, parfois politiques comme dans L'Aveu de Costa-Gavras avec Montand en 1970, mais toujours puissamment dramatiques : L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville en 1969, Le Chat avec Jean Gabin et La Veuve Couderc avec Alain Delon, tous deux de Pierre Granier-Deferre en 1971, Les Granges brûlées (à nouveau avec Delon) de Jean Chapot en 1973. Elle tourne également avec la nouvelle génération de réalisateurs, notamment Patrice Chéreau (La Chair de l'orchidée en 1975 et Judith Therpauve en 1978) et Alain Corneau (Police Python 357 en 1976).

En 1978, son interprétation de Madame Rosa dans le film La Vie devant soi, lui vaut le César de la meilleure actrice. La même année, elle tourne également pour la télévision dans la série Madame le Juge.

Tombe de Simone Signoret et Yves Montand au cimetière du Père-Lachaise. À partir de 1981, la santé de Simone Signoret, qui fume et boit beaucoup, se détériore sérieusement : elle subit une première opération de la vésicule biliaire, puis elle devient progressivement aveugle, ne distinguant plus à terme que la silhouette des objets. Ses apparitions à l'écran deviennent rares, malgré la poursuite de sa carrière cinématographique. Elle tourne entre autres L'Étoile du Nord avec Pierre Granier-Deferre en 1982 ainsi que deux téléfilms avec Marcel Bluwal : Thérèse Humbert en 1983 et Music Hall en 1985. Une de ses dernières apparitions marquantes se fait, quelques mois avant sa mort, dans l'émission 7 sur 7 où elle demande à la journaliste Anne Sinclair de présenter le sigle de SOS Racisme « Touche pas à mon pote ».

Atteinte d'un cancer du pancréas, elle subit une dernière intervention chirurgicale en août 1985. Elle meurt dans sa propriété d'Autheuil, le {{Date}} à l'âge de 64 ans. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Yves Montand, qui meurt six ans plus tard, en novembre 1991, est inhumé à ses côtés.

Simone Signoret a publié son autobiographie, La nostalgie n'est plus ce qu'elle était, en 1975 ainsi que deux romans, Le lendemain, elle était souriante... en 1979 et Adieu Volodia en 1985.

Sa fille Catherine Allégret sera comédienne et son petit-fils, Benjamin Castaldi, présentateur de télévision.

La Nostalgie n'est plus ce qu'elle était
LivresDisponible
Publication
Paris : Seuil, 1976
Date de publication
1976
Adieu Volodia
LivresDisponible
Publication
Paris : France loisirs, 1985
Date de publication
1985