Mesrine, Jacques (1936-1979)
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Biographie
Jeunesse et guerre d'Algérie
Jacques Mesrine est issu d'une famille bourgeoise, il est le fils d'André Mesrine (1908-1973) et de Monique Mesrine, commerçants aisés du textile qui possèdent une entreprise de dentelle de luxe à Paris. C'est à Clichy-La-Garenne (au 3 ou au 5 de l'avenue Anatole-France) qu'il grandit et qu'il se met à fréquenter le quartier populaire de Pigalle à Paris. Ses parents ont pourtant des projets pour lui : ils souhaiteraient plus tard le voir intégrer l'école des hautes études commerciales (HEC), mais il n'aime pas l'école. Il effectue une partie de sa scolarité au collège libre de Juilly, tenu par les oratoriens. Il en est renvoyé à cause de violences exercées envers le proviseur. Il devient alors représentant en tissus. À Juilly, il avait comme camarade Jean-Jacques Debout.
Brièvement marié de juillet 1955 à 1956 avec Lydia de Souza, jeune étudiante en chimie d'origine togolaise, alors qu'il n'a que dix-neuf ans, Jacques Mesrine s'engage dans la guerre d'Algérie comme militaire du rang dans une unité de parachutiste-commando. C'est durant celle-ci qu'il découvre les armes et rapporte avec lui en France un pistolet .45 ACP qu'il portera constamment sur lui. Jacques René Mesrine sera décoré de la croix de la Valeur militaire par le Président Charles de Gaulle (Général de Gaulle). Il revient en France en mars 1959, après avoir reçu un certificat de bonne conduite de la part de la {{626e}} compagnie. D'après ses proches, l'expérience de l'Algérie l'a profondément marqué ; selon ses dires, il aura été plusieurs fois de « corvée de bois » (exécution sommaire de prisonniers algériens en dehors des enceintes militaires), ce qui a été contredit unanimement par ses camarades d'unité. En outre, Mesrine a souvent laissé entendre qu'il avait été membre de l'OAS en 1961{{,}}, ce qui paraît invraisemblable, mais ce dont les autorités françaises l'ont soupçonné à la suite de son arrestation de 1965 à Palma de Majorque, en flagrant délit de cambriolage de la villa du gouverneur militaire.
Premiers crimes en France
Il participe à de nombreux cambriolages et vols à main armée dès l'âge de vingt-trois ans. En 1961, il se marie avec Maria de la Soledad qu'il a rencontrée lors de vacances en Espagne, à Tossa de Mar. Il aura trois enfants (Sabrina, Bruno et Boris) avec elle , divorçant de Maria en 1965. C'est à cette époque qu'il est arrêté et condamné pour la première fois à payer une amende pour port d'armes prohibées.
Le 17 janvier 1962, il est arrêté au Neubourg, dans l'Eure, où ses parents avaient une maison de campagne, alors qu'il se préparait, avec trois complices, à braquer la société générale. Il est condamné, pour la première fois, à dix-huit mois de prison en mars 1962. Il passera son temps d'incarcération dans les prisons d'Évreux, puis d'Orléans où il dit avoir rencontré Pierre Caron, dit Pierrot le fou. Il est relâché en 1963. Il souhaite alors quitter la vie criminelle et trouve un emploi dans une entreprise d'architecture d'intérieur. Mais, à la suite de la mise en chômage technique des employés de celle-ci, il perd son travail et redevient criminel. Entre 1961 et 1962, il réside au 31 de la rue Boinod, dans le {{18e}} arrondissement.
Îles Canaries, Québec et Venezuela
Le 2 décembre 1965, il est arrêté à Palma de Majorque en train de voler des documents politiques dans le bureau du gouverneur militaire. La police locale le soupçonne de travailler pour les services secrets français. Il est condamné à six mois de prison. En octobre 1966, il ouvre un restaurant à Santa Cruz de Tenerife dans les îles Canaries. Parallèlement Jacques Mesrine continue son activité criminelle. En décembre 1966, il attaque une bijouterie à Genève, en Suisse. En mai 1967, il ouvre une auberge à Compiègne, en France. Le 15 novembre 1967, il cambriole un hôtel à Chamonix où il est reconnu. Le 8 décembre, il braque une maison de haute couture parisienne où il est, là aussi, reconnu. Maria de la Soledad le quitte et leurs trois enfants, Sabrina Mesrine (1961), Bruno Mesrine (1964) et Boris Mesrine (1966), sont confiés aux parents de Mesrine.
Le 6 février 1968, il échappe aux policiers et fuit au Québec (Canada) avec Jeanne Schneider, maîtresse rencontrée après son divorce. Cette dernière était une call-girl, dont les souteneurs ont été abattus par Mesrine, selon ses dires, bien qu'aucune trace d'un tel règlement de compte n'apparaisse dans les annales policières de cette période. À cette époque, il n'est recherché que pour escroqueries. En juillet 1968, le couple arrive à Montréal et entre au service d'un millionnaire handicapé, Georges Deslauriers, qu'ils enlèvent à l'aide d'un complice français, Michel, rencontré sur place, le 12 janvier 1969, après avoir été renvoyés à la suite d'une dispute. Alors qu'ils demandent une rançon de 200000 USD à son frère, Marcel, Georges Deslauriers réussit à s'échapper. Dès lors, Mesrine a fait de facto son entrée dans le grand banditisme. Le 26 juin 1969, le couple Mesrine-Schneider quitte le motel des Trois Sœurs à Percé où il s'était réfugié et franchit illégalement la frontière des États-Unis. Le 30 juin, le corps étranglé d'Évelyne Le Bouthilier, patronne du motel, est découvert dans sa résidence à Percé. En fuite aux États-Unis, Mesrine est arrêté à Texarkana, dans l'Arkansas, et extradé vers le Canada. À sa sortie d'avion, il fanfaronne devant les journalistes et déclare, reprenant une phrase du général de Gaulle : « Vive le Québec libre ! » Accusé de meurtre et de kidnapping, Mesrine se retrouve à la une des journaux québécois. Il est déclaré ennemi public numéro un. Le 17 août 1969, Mesrine s'évade avec Jean-Paul Mercier et délivre sa compagne Jeanne de la prison de Percé, mais ils sont repris le lendemain. Toujours en août 1969, ils sont condamnés respectivement à dix et à cinq ans de prison pour l'enlèvement et la séquestration de Georges Deslauriers. En janvier 1971, Mesrine et Jeanne Schneider sont acquittés pour le meurtre d'Évelyne Le Bouthilier. Mais cette accusation d'un meurtre qu'il déclara ne pas avoir commis, malgré un important faisceau de présomptions, fut pour Mesrine un des thèmes principaux de son deuxième livre, Coupable d'être innocent, écrit en 1979.
Le 21 août 1972, il s'évade de la prison de Saint-Vincent-de-Paul avec cinq autres détenus dont notamment Jean-Paul Mercier. Alain Normandeau, criminologue et directeur d'un projet de réinsertion, le rencontre à trois reprises dans sa cellule en 1972 ; il se souvient : « Jacques Mesrine n'était pas très grand, mais il avait un charisme incroyable. Il séduisait tout le monde, autant par ses propos que par sa prestance. Pour tout dire, il a même convaincu les gardiens de s'élever contre l'administration de la prison. Suivant ses conseils, ils ont organisé une conférence de presse très courue par les médias.»{{,}}. La prison de Saint-Vincent est alors entourée de deux murets de barbelés et d'un mur de quatre mètres. Dans les miradors, nuit et jour chaque sentinelle fait le guet, sept jours par semaine. Les cellules sont alors éclairées en permanence et le plafond constitué de grillages sur lequel les gardiens font des rondes. À l'époque il y avait 65 gardiens pour 62 détenus. Le {{date}}, Mesrine (qui a repéré que les rondes sont moins fréquentes le week-end et qui s'est procuré limes, outils et une échelle de peintre) s'évade avec Jean-Paul Mercier, André Ouellet, Pierre Vincent et Robert Imbault en cisaillant les grillages de la cour de promenade (Jocelyne Deraiche est accusée d'avoir aidé à l'évasion de Mesrine et condamnée à 23 mois de prison). Leurs cavales sont émaillées de nombreux méfaits. Le 26 août, ensemble, ils braquent la caisse populaire de Saint-Bernard de Dorchester, puis, dix minutes plus tard, ils font de même avec celle de Saint-Narcisse de Lotbinière, soit deux le même jour. Leur butin s'élève à 26000 USD. Le 28 août, ils braquent la Toronto Dominion Bank à Montréal. Ils la braquent à nouveau trois jours plus tard.
Le 3 septembre, ils échouent dans leur tentative de libérer trois prisonniers de la prison de Saint-Vincent-de-Paul, mais blessent grièvement deux policiers dans la fusillade qui s'ensuit. Une semaine plus tard, pendant qu'ils s'exercent au tir en forêt, Mesrine et Jean-Paul Mercier tuent deux garde-chasses attirés par les détonations, près de Saint-Louis-de-Blandford au Québec. En octobre, après d'autres braquages à Montréal, ils effectuent un court passage à New York, au palace du Waldorf-Astoria. Puis, d'octobre à novembre 1972, Mesrine fuit au Venezuela avec Jean-Paul Mercier et leurs deux maîtresses. Plus tard, Mercier et sa maîtresse les quitteront, suite à une morsure de chien sur cette dernière, qui les oblige à revenir au Québec pour recevoir des soins. Jean-Paul Mercier sera tué d'une balle dans la tête par la police canadienne lors d'une de ses tentatives de casse deux ans plus tard. Quant à Jeanne Schneider, elle finira sa peine en France à la prison de Fleury-Mérogis. À sa sortie, elle restera en France.
Retour en France
Mesrine retourne en France en décembre 1972, où il commet le braquage de la paie d'une usine de Gisors pour un montant de 320000 francs et d'une caissière retirant 280000 francs d'une banque. Le 5 mars 1973, lors d'une altercation avec une caissière d'un café-bar, Mesrine brandit un revolver. Un policier tente d'intervenir et se voit grièvement blessé. Trois jours plus tard, Mesrine est arrêté à Boulogne-Billancourt avenue Pierre Grenier. En mai, il est condamné en France à 20 ans de prison. Le 6 juin, il doit comparaître pour une petite affaire de chèques sans provision mais il s'évade du tribunal de Compiègne en prenant en otage le président du tribunal, grâce à une arme dissimulée dans les toilettes par Michel Ardouin dit « le Porte-Avions » et Alain Caillol, un des ravisseurs du baron Empain avec lequel Mesrine est monté sur des braquages. Le 21 juin, il attaque à main armée l'imprimerie Lang pour s'emparer de la paie des employés, rue Curial dans le {{19e}} arrondissement de Paris, soit environ 300000 francs. Petit intermède dans sa folle activité, il s'offre quelques vacances de juillet à août dans une station balnéaire de la côte normande, Trouville. Mais début août, il reprend ses activités en s'attaquant au Crédit lyonnais de l'avenue Bosquet dans le {{7e}} arrondissement de Paris. Après ce coup retentissant, il se tient tranquille deux mois. Mais le 27 septembre, il braque deux banques coup sur coup, devenant adepte d'enchaîner ces vols ou de les doubler (rebraquage de la même banque le lendemain).
Il est arrêté par le commissaire Robert Broussard une première fois le 28 septembre 1973, à son appartement rue Vergniaud dans le {{13e}} arrondissement de Paris. Cette arrestation reste célèbre pour la théâtralisation faite par le truand, qui après des heures de négociation à travers la porte, finit par ouvrir la porte, cigare aux lèvres, aux policiers et offrit le champagne au commissaire Robert Broussard. Mesrine plaisante avec celui-ci: {{citation}}. Une fois en prison, Mesrine se lie avec un compagnon de cellule, Jean-Charles Willoquet, qui organise en intérieur une évasion montée à l’extérieur par Martine, son amie. Celui-ci s'échappe sans faire profiter Mesrine de cette évasion. Une fois dehors, il lui promet de l'aider à sortir. Il prend du retard, mène Mesrine en bateau et finit par se faire reprendre le premier décembre 1975, ce qui lui vaudra des critiques de Mesrine qui le trouve redoutable les armes à la main, mais inorganisé et irréfléchi. Comprenant qu'il se passera probablement des années avant qu'une autre occasion d'évasion se présente, il décide d'écrire son autobiographie L'Instinct de mort, qui paraît le 3 mars 1977. Dans ce livre, il déclare avoir tué trente-neuf personnes. À ce sujet, un criminologue, René Reouven, commente : « Il y a chez Mesrine un petit tueur qui se voudrait grand et si l'on peut comptabiliser les crimes qu'il a commis, on ne saurait en faire autant pour ceux qu'il revendique ». En effet, les affaires de meurtre revendiquées par Mesrine ne se rapprochent d'aucun crime réel non élucidé. Le 19 mai 1977, Mesrine est condamné à 20 ans de prison pour attaques à main armée, recel et port d'armes par la cour d'assises de Paris présidée par le juge Petit. Durant ce procès, il se produit une anecdote célèbre : il défait le nœud de sa cravate, en sort une petite clé, qu'il proclame être celle de ses menottes procurée par un gardien véreux, puis il la lance aux journalistes présents au tribunal en déclarant prouver ainsi la corruption de la police et de la justice. Il s'avère qu'il s'agissait en fait de la clé servant à ouvrir le cadenas de la télévision de sa cellule. Il est transféré au quartier de haute sécurité de la prison de la Santé. Cette incarcération est à l'origine d'un combat médiatique qu'il entreprend par le biais de la presse afin de faire fermer les quartiers de haute sécurité, qu'il juge dégradants et inhumains. Il parvient à s'évader le {{date}}, à 10 heures du matin, accompagné de François Besse et de Carman Rives. Dans des conditions non encore élucidées, peut-être grâce à des complicités au sein de la prison ou certains de ses visiteurs au parloir, Mesrine parvient à dissimuler des armes dans un parloir, et profite d'un entretien avec l'un de ses avocats pour les saisir et neutraliser ses gardiens en compagnie de François Besse. Revêtant les uniformes de gardiens maîtrisés, ils libérent de façon improvisée un autre détenu, Carman Rives, puis escaladent le mur d'enceinte à l'aide d'une échelle entreposée dans la cour pour des travaux. Ils s'évadent de cette prison réputée inviolable, laissant derrière eux Carman Rives, abattu par une patrouille de police qui surprend par hasard l'évasion et ouvre le feu.
Mesrine et Besse dévalisent presque immédiatement une armurerie de Paris pour s'armer. Le 26 mai 1978, ils braquent le casino de Deauville. Ils volent environ 136774 francs. Le braquage tourne à la fusillade, la police intervenant très rapidement sur les lieux, faisant deux blessés, mais les deux évadés parviennent à fuir en voiture, forcer un barrage puis à trouver refuge le 28 mai dans une ferme de Normandie, prenant en otage la famille d'un éleveur de chevaux qui y vit. Une vaste opération est déclenchée pour tenter de retrouver Besse et Mesrine. Plus de 300 gendarmes, ainsi qu'une section du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale assistée de policiers de la brigade antigang, sont déployés pour les rechercher, en vain. Ils ont l'idée de se planquer sous la banquette arrière de la DS de la famille de l'éleveur pour franchir les barrages et regagner Paris. C'est à cette période qu'il se met à écrire son deuxième livre, Coupable d'être innocent, plus politique que le premier, qui paraîtra après sa mort en 1979. Il continue les braquages, comme celui de la Société générale du Raincy le {{date}}, tandis que la police poursuit ses efforts pour le localiser. La police craint le pire. Mesrine nargue les autorités en donnant des entretiens à des journalistes. Ainsi à Paris Match, le 4 août 1978, Isabelle Pelletier reçoit ses déclarations. Il se montre menaçant envers quiconque voudrait tenter de l'arrêter. Il veut abolir les quartiers de haute sécurité (QHS) et va jusqu'à sommer Alain Peyrefitte, ministre de la Justice de l'époque, de fermer les QHS sous peine de menaces. Sa notoriété entraîne une guerre des polices entre Lucien Aimé-Blanc, chef de l'Office central pour la répression du banditisme, et Robert Broussard, chef de l'antigang, pour l'arrêter. En juin 1978, il rencontre Sylvia Jeanjacquot dans un bar américain à hôtesses. Ils partent en Italie, Sicile, Algérie, Angleterre, puis retournent en France après 18 mois de cavale. Il reste alors caché dans le {{18e}} arrondissement de Paris.
Le {{Date}}, il essaie d'enlever le juge Petit, président de la cour d'assises de Paris à l'époque, qui l'avait condamné à vingt ans de prison en 1977, avec la complicité de Jean-Luc Coupé dit « Nounours ». Il voulait enlever le juge pour se venger de sa condamnation. Le juge n'étant pas chez lui, il prend sa famille en otage, et attend son retour. Mais la famille réussit à prévenir la police, par l'intermédiaire d'une des filles et d'un des fils du juge. Mesrine s'échappa sous le nez de la police grâce à son déguisement mais son complice, Jean-Luc Coupé, est arrêté. En janvier 1979, il accorde un entretien à Libération, déclaré personnage médiatique de l'année pour le journal de gauche. Le {{date}}, il enlève le milliardaire Henri Lelièvre avec la complicité du braqueur Michel Schayewski dit « Le Viking », en se faisant passer pour un membre de l'OLP. Après vingt-huit jours d'enlèvement, il demande une rançon de six millions de francs et demande à Henri Lelièvre de choisir une personne de confiance pour l'apporter. À la suite de cet évènement, une unité anti-Mesrine est créée en août 1979. Il dépense l'argent de la rançon en montres et dans des grands magasins, et achète une BMW 528i, la même que celle de la BRI sur laquelle il avait tiré lors de la première tentative de remise de rançon pour Henri Lelièvre. Le 10 septembre 1979, Mesrine et Charlie Bauer tendent un guet-apens dans la forêt d'Halatte (Oise) près de Senlis au journaliste de Minute Jacques Tillier. Après l'avoir emmené dans les profondeurs d'une grotte, Mesrine le torture, le met à nu, le tabasse et le blesse grièvement par trois balles en lui tirant dans la joue (« pour l'empêcher de dire des conneries »), le bras (« pour l'empêcher d'écrire des conneries ») et la jambe (« par simple plaisir », affirmera-t-il plus tard). Il le laisse pour mort. Mesrine reprochait à ce journaliste de l'avoir diffamé en écrivant qu'il n'était pas une personne « réglo » avec ses associés et que c'était un bandit sans honneur, en août 1979. Mesrine a pris en photos l'événement. Tillier arrive à s'en tirer. Il écrit des lettres aux journalistes disant qu'il ne voulait pas le tuer.
Décès et polémique
Fin octobre 1979, Emmanuel Farrugia (commandant de police) et Paul Rément (capitaine de police), hommes du commissaire divisionnaire Lucien Aimé-Blanc, chef de l'Office central pour la répression du banditisme (OCRB), repèrent l'appartement de Mesrine rue Belliard, dans le {{18e}} arrondissement de Paris. Ceci est rendu possible par le biais d'un indicateur, donné par Jacques Tillier qui voulait se venger, qui dénonce Charlie Bauer comme complice actif de Mesrine et grâce aux écoutes des coups de téléphone que Charlie Bauer passait à Jacques Mesrine. Maurice Bouvier, alors directeur central de la police judiciaire, saisit la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) du commissaire principal Robert Broussard, territorialement compétente pour procéder à l'arrestation de Jacques Mesrine. Le vendredi {{date}} à 15 h 15, Mesrine, au volant de sa voiture avec sa compagne Sylvia Jeanjacquot, est encerclé par les hommes de la BRI, porte de Clignancourt à Paris. Un camion bâché, qui s'est inséré devant son véhicule, dissimule des tireurs qui ouvrent le feu sur lui et sa compagne. Vingt et une balles sont tirées. On retrouvera dix-huit impacts de balles à haute vélocité sur son corps. Il est tué en possession de grenades et d'armes de poing dissimulées aux pieds de sa compagne. Sa compagne, grièvement blessée, perd un œil dans la fusillade et son petit caniche est tué.
La mort de Mesrine est un premier cas de remise en cause de la légitime défense invoquée par la police, car celle-ci aurait ouvert le feu sans sommation. Deux nouveaux témoins ont apporté des éclaircissements en octobre 2008 sur France Inter, Guy Peynet, qui était en 1979 le patron du bar Le Terminus, porte de Clignancourt, n’a jamais été entendu sur procès-verbal dans la procédure judiciaire ; il a envoyé une lettre, jointe au dossier. Il affirme que les policiers n’ont pas effectué de sommations avant de tirer sur Mesrine. Tout ce qu’il a entendu, c’est une rafale de coups de feu suivie du cri : « Bouge pas ! T’es fait ! ». Geneviève Adrey ne s’est jamais exprimée publiquement depuis le 2 novembre 1979. Ce jour-là, alors étudiante en musicologie, elle se trouve dans une cabine téléphonique, avec une amie, porte de Clignancourt, à quelques mètres de la voiture de Jacques Mesrine. Elle raconte avoir entendu des rafales de mitraillette ou, en tout cas, des coups de feu très rapprochés, mais en aucun cas des sommations. Les sommations restent toutefois un acte militaire auquel étaient soumis les gendarmes et non les policiers. La légitime défense n'est en aucun cas soumise à l'obligation d'effectuer des sommations. On rappelle toutefois à cette occasion un avertissement que Mesrine avait dit à Broussard : « Quand nous nous rencontrerons à nouveau, ce sera à celui qui tirera le premier ». En outre, les policiers ont témoigné qu'au lieu de se rendre et de lever les mains, il eut un mouvement latéral comme s'il allait se saisir de quelque chose. Après coup, on constatera la présence de deux grenades et de pistolets automatiques dans un sac à ses pieds. Il dit sur une cassette retrouvée par les enquêteurs à destination de sa dernière compagne, Sylvia Jeanjacquot : « Si tu écoutes cette cassette, c'est que je suis dans une cellule dont on ne s'évade pas ».
L'instruction est rouverte en mars 2000. Elle débouche sur un non-lieu, le 14 octobre 2004. Le {{date}}, la Cour de cassation française a déclaré irrecevable le pourvoi en cassation de la famille Mesrine à la suite du non-lieu prononcé le {{date}} par la chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Paris. Jacques Mesrine est enterré au cimetière Nord de Clichy-La-Garenne, la ville qui le vit naître. Sa BMW 528i métallisée (Sylvia Jeanjacquot raconte l’achat dans son livre Ma vie avec Mesrine, éd. Plon 2011) immatriculée 83 CSG 75 est restée avec les scellés de justice vingt-huit ans dans une fourrière à Bonneuil-sur-Marne avant d'être broyée dans une casse d'Athis-Mons le {{date}}.