C'est sous les portiques de l'Agora d'Ath©·nes o©£ la foule de ses auditeurs, abrit©♭e du soleil, venait ©♭couter H©♭rodote relater ses voyages, que l'on aimerait lire, ou mieux encore entendre lire, l'Et©♭ grec. Car ce livre est une approche vivante, un t©♭moignage passionn©♭, l'histoire d'une liaison heureuse de plus de vingt ans avec une terre, un peuple et une histoire. L'originalit©♭ de l'approche de Jacques Lacarri©·re, dont on dit qu'il est l'un des interpr©·tes les plus modernes de la pens©♭e antique, est - litt©♭ralement dans sa d©♭marche : chemin faisant, selon le titre m©®me de l'un de ses livres, nous avan©ʹons avec lui, poursuivant la Gr©·ce jusqu'en ses plus secrets retranchements. Tels ces asc©·tes en qu©®te d'un " homme diff©♭rent " vivant - ivres de Dieu - aux fronti©·res de la mort. Et il devient alors ©♭vident que ce que cherche sans rel©Øche sur la terre hell©·ne ce promeneur solitaire, il l'a d©♭j©  trouv©♭ en lui-m©®me. A travers le quotidien, les gestes et la langue populaires, dans un style impressionniste o©£ se retrouvent l'harmonie de Sophocle, les chants m©♭di©♭vaux de Digenis, les m©♭moires du g©♭n©♭ral Makryannis et les Kleftika, ces chants ©♭piques de la guerre d'ind©♭pendance, nous passons tout naturellement de l'autre c©þt©♭ du miroir pour retrouver le fil qui relie Eschyle ©  S©♭f©♭ris, Hom©·re ©  Elytis et Pindare ©  Ritsos. A la mani©·re enfin dont on a dit du printemps 68 fran©ʹais qu'il fut " chaud ", on peut parler de la chaleur et du souffle libertaire de l'Et©♭ grec. Mais le plus rare peut-©®tre en ce beau livre est que l'exceptionnelle ©♭rudition de l'auteur n'ait en rien entam©♭ l'©♭tonnement, la jeunesse et l'acuit©♭ de son regard.