Le propos de ce livre est de pr©♭senter une interpr©♭tation de l'histoire de l'Occident, plus pr©♭cis©♭ment une interpr©♭tation politique de cette r©♭volution permanente qui a caract©♭ris©♭ l'Occident. Ma th©·se est la suivante : la cit©♭ est la source premi©·re du d©♭veloppement occidental. Avant cette invention, les hommes vivaient selon l'ordre relativement immobile des familles, encore pr©♭gnant dans bien des r©♭gions du monde. Avec la cit©♭, l'humanit©♭ s'engage dans ce nouvel ©♭l©♭ment qu'est le politique entendu comme gouvernement de la chose commune, et l'histoire de l'Occident devient alors celle de ses quatre grandes formes politiques: la cit©♭ donc, puis l'empire, l'Eglise et la nation. Cette succession n'est pas seulement chronologique, elle est aussi causale. Chaque nouvelle forme r©♭sulte de la pr©♭c©♭dente qui, parvenant au bout de ses possibilit©♭s, suscite la nouvelle. C'est ainsi que la cit©♭, d©♭ployant ses ©♭nergies jusqu'©  s'©♭puiser elle-m©®me dans les luttes intestines et les guerres ext©♭rieures, donne naissance ©  l'empire occidental - celui d'Alexandre, puis celui de Rome. C'est ainsi que l'Eglise comme communaut©♭ universelle prend la suite de l'empire, incapable de pr©♭server l'unit©♭ dont il portait la promesse. Pendant une grande partie de son histoire, l'Occident restera incertain de sa forme politique, h©♭sitant entre la cit©♭, l'empire et l'Eglise, jusqu'©  ce que soit ©♭labor©♭e la forme politique qui permettra aux Europ©♭ens de se gouverner enfin de mani©·re rationnelle : la nation. Mais cette forme ©  son tour s'est d©♭truite elle-m©®me dans les guerres hyperboliques du XXe si©·cle, et nous sommes aujourd'hui ©  la recherche d'une nouvelle forme politique. Cette ©♭tude s'efforce de retracer l'histoire politique, mais aussi intellectuelle et religieuse, de l'Occident en la rattachant sans cesse au probl©·me politique par excellence: comment nous gouverner nous-m©®mes Cette histoire raisonn©♭e des formes politiques est donc aussi une recherche de philosophie politique.