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Chagall, Marc (1887-1985)

Contents


Biographie

Portrait de Chagall par Iouri Pen

Enfance et formation

Chagall est né le {{Date}} à Liozna dans la banlieue de Vitebsk, en Biélorussie (laquelle appartenait alors à la Russie tsariste), dans une famille juive hassidique. La ville compte une importante communauté juive. Sa mère tenait une épicerie et son père allait tous les matins à la synagogue, où il était employé, tandis que son grand-père était précepteur et chantre à la synagogue. Il a été élevé dans la paix et la tendresse de sa mère juive, qui lui a appris à lire et à aimer la Bible et les hommes.

Vitebsk restera dans l'imaginaire de Chagall le paradis naïf de l'enfance, et le peintre le représentera dans de nombreuses toiles, dans sa jeunesse mais aussi plus tard. Aîné d'une famille de 9 enfants, il commence à travailler dans des ateliers à la fin de ses études à l’école des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. À Vitebsk, adolescent, il étudie à l'école créée par Iouri Pen (aussi appelé Yehuda Pen). « Je m'instruisis à peine deux mois dans l'école de Pen à Vitebsk... j'aime Pen... Il vit dans ma mémoire comme mon père ».

Arrivée à Paris, 1910-1914

Aprés avoir étudié auprès de Léon Bakst à Saint-Pétersbourg, il part pour Paris en 1910. Il y est témoin de mouvements picturaux tels que le fauvisme finissant et le cubisme naissant. Le premier lui inspire la couleur pure, gaie et claire, le second une certaine déconstruction de l’objet. Il découvre notamment les toiles de Robert Delaunay, Jean Metzinger, le Douanier Rousseau, Albert Gleizes. Néanmoins, jamais Chagall n’adhèrera pleinement à un mouvement ou à une école. Dans le même temps, il passe de nombreuses journées au Musée du Louvre, où il étudie Delacroix, Géricault, Watteau, Courbet.

Il se lie d'amitié avec le poète Blaise Cendrars, qui est l'un des seuls habitants de la Bohème parisienne à parler le russe. Cendrars lui présente, entre autres, Robert Delaunay et Guillaume Apollinaire, qui seront fascinés par sa liberté dans l'utilisation de la couleur.

Tout en adoptant Paris comme sa deuxième ville natale, il n’oublie pas ses origines russes, pour preuve même lorsqu’il peint les ponts de la Seine ou la tour Eiffel, on peut reconnaître des éléments de décor inspirés de ses souvenirs d’enfance qui ne le quitteront jamais. Il expose ses travaux pour la première fois en 1914 au Salon des indépendants. Dans le même temps, il se rend à Berlin, où il expose dans la galerie Der Sturm avec Paul Klee et Alfred Kubin. Il a ensuite une exposition personnelle dans cette galerie. C'est un succès.

En Russie avant et après la Révolution

En 1914, il est de retour à Vitebsk pour une courte durée pense-t-il, mais le premier conflit mondial empêche tout retour à Paris. Pendant cette période, Chagall peint surtout la vie de la communauté juive, qui est persécutée car soupçonnée d'espionnage par l'état-major russe. La famille de Chagall offre l'hospitalité à de nombreux juifs expulsés, notamment venus de la frontière lituanienne. Dans ces circonstances, sans être pieux, le peintre renoue avec sa culture hassidique. Ses œuvres témoignent de son respect pour le peuple juif.

Il expose à de nombreuses reprises entre 1916 et 1917. Après la révolution, il devient {{citation}} et responsable de la vie artistique de Vitebsk. Il organise de nombreuses expositions d'artistes de Moscou et de Vitebsk avec Abram Brazer. Il prend la direction de l'école d'art en 1919, dont son maître Iouri Pen avait déjà créé une ébauche : l'École artistique de Vitebsk. Kasimir Malevitch, qui devient rapidement le leader radical de la jeunesse artistique, vient y participer puis prendre le relais de Chagall. De retour d'un voyage à Moscou, Chagall apprend que l'école a été rebaptisée {{citation}} et qu'il est démissionné de force et remplacé par Malévitch. Il repart alors pour Moscou où il crée les décors pour le Théâtre d'art juif.

Retour à Berlin puis à Paris, fuite vers les États-Unis

Marc Chagall, vers 1920. Il retourne en 1922 à Berlin puis à Paris. Ses œuvres sont connues aux États-Unis, où des expositions sont organisées. En 1923, Chagall fait la connaissance de Ambroise Vollard, marchand et éditeur de livres qui ensuite lui commande notamment trente gouaches et cent eaux-fortes illustrant les Fables de La Fontaine (1924-1925), cent dix-huit eaux-fortes pour les Âmes Mortes de Nicolas Gogol (1925-1931) mais aussi et surtout des illustrations pour la Bible (1930). Au début des années 1930, il voyage beaucoup avec sa famille. À partir du {{date-}}, il prend la nationalité française pour fuir l'antisémitisme de l'Europe centrale. C'est cette année-là qu'il fait la connaissance du peintre hongrois Imre Ámos (1907-1944/45) à Paris, qui s'est ensuite inspiré de son style dans certaines de ses peintures. À la fin du {{nobr}}, Chagall est arrêté, et doit son salut au journaliste américain Varian Fry qui lui permet de rejoindre les États-Unis. Sa femme, Bella, meurt en 1944 ; cet événement marque le choix de ses sujets à cette époque.

Il a un fils aux États-Unis en 1946, le futur chanteur et auteur-compositeur David McNeil, lequel porte le nom de son père légitime de l'époque {{incise}}.

Retour en Europe après la guerre

Après la guerre, les œuvres de Chagall sont à nouveau exposées en Europe. Il retraverse l'Atlantique en 1948, pour s'installer à Vence, sur la Côte d'Azur où il aide Frans Krajcberg à partir pour le Brésil.

Il se remarie en 1952 avec Valentina Brodsky. Plafond de l'Opéra Garnier peint par Chagall en 1963. Maeght vend ses œuvres à travers le monde entier. Ses techniques se diversifient : gravures, mosaïques, vitraux. Il continue de peindre des décors, conçoit des costumes pour l'opéra, notamment La Flûte enchantée.

En 1970, il représente une grive et une mère offrant du raisin à un enfant pour l'étiquette du célèbre vin bordelais Château Mouton Rothschild.

Chagall finit sa vie à Saint-Paul-de-Vence, célèbre et reconnu dans le monde entier.

À la fin des années 1980, peu après sa mort, éclate l'affaire Chagall, où des dizaines de ses œuvres sont dérobées et écoulées sur le marché de l'art : elle s'achève par l'arrestation et la condamnation de trois marchands d'art.

Chagall
LivresDisponible
Publication
Paris : France Television Distribution, 2003
Date de publication
2003
Fables
LivresDisponible
Publication
Paris : Ed. de la R©♭union des mus©♭es nationaux, 1995
Date de publication
1995