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Boudard, Alphonse (1925-2000)

Biographie

Né d'un père inconnu et d'une mère prostituée absente, il est élevé dans une famille de paysans en pleine forêt d’Orléans puis récupéré à l’âge de 7 ans par sa mère qui le confie à sa grand-mère parisienne ; il découvre alors le {{13e}} arrondissement prolétaire. Après avoir obtenu son certificat d'études, il devient apprenti dans une fonderie typographique en 1941. Confronté à la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance en rejoignant un maquis dans le centre de la France en 1943. En 1944, il participe à la Libération de Paris au sein d'un groupe FFI puis intègre les troupes du colonel Fabien dont il fait le portrait dans Le Corbillard de Jules. Il quitte les « Fabiens » et leurs trop nombreuses exactions sur des innocents, peu avant le suspect accident du colonel, pour rejoindre les commandos de France de la {{1re}} armée du maréchal de Lattre. Blessé au combat à Colmar lors de la campagne d'Alsace, il obtient la médaille militaire. Il dénonce dans ses livres les résistants de la dernière heure acclamant Charles de Gaulle après avoir planqué le portrait de Philippe Pétain, ainsi que les épurateurs sauvages au passé « pactisant ».

Après la guerre, il raconte continuer à fréquenter les bordels militaires de campagne (thème qu'il évoque dans son livre sur les maisons closes), vit de petits boulots et traficote. Il glisse doucement mais sûrement dans les cambriolages. Plusieurs séjours en prison et sanatorium pour soigner la tuberculose conduiront à des livres comme La Cerise et L'Hôpital. Il dit devoir sa vocation d'écrivain à Albert Paraz. Son éducation littéraire se fait lorsqu'il est commis dans une librairie d'ouvrages anciens, le Carillon des siècles, et dans les bibliothèques carcérales, notamment celle de la prison de Fresnes où il est employé.

À partir de trente-trois ans, il se consacre à l'écriture en utilisant une langue drue, nourrie de l'argot et du langage populaire. Baptisés « romans » parce qu'il éprouve une forte crainte de choquer les familles des personnages dont il évoque les agissements scabreux et de s'exposer à des procès, ses principaux ouvrages sont néanmoins fortement autobiographiques avec quelques recours à son imagination. Il évoque ainsi un Paris populaire des années 1940 à travers ses gangsters, proxénètes, maquerelles, escrocs, prêtres pervers, etc. Il travaille pour le cinéma, écrivant notamment pour Jean Gabin quand celui-ci se brouille avec Michel Audiard, et pour la télévision, avec l'écriture et la présentation d'une série sur « Les grands criminels ». Son œuvre est l'une des plus importantes de la littérature française d'après-guerre. Il fait partie de cette famille d'écrivains où l'on rencontre René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin.

Sous le nom de Laurent Savani, il a écrit aussi un roman érotique, Les Grandes Ardeurs, publié en 1958, et qui lui valut un supplément de prison.

Il s'éteint le 14 janvier 2000 des suites d'un malaise cardiaque.

Ma vie pleine de trous
LivresDisponible
Publication
Paris : [Presses pocket], 1989
Date de publication
1989
Le |Café du pauvre
LivresDisponible
Publication
Paris : Librairie générale française, 1985
Date de publication
1985
Madame de Saint-Sulpice
LivresDisponible
Publication
Paris : France loisirs, 1997
Date de publication
1997
Argot & français populaire
LivresDisponible
Publication
Paris : Larousse, DL 2010
Date de publication
2010
Les Trois mamans du petit Jšus
LivresDisponible
Publication
Paris : France Loisirs, 2000
Date de publication
2000
Les Enfants de chœur
LivresDisponible
Publication
Paris : Flammarion, 1982
Date de publication
1982
Les trois mamans du petit Jésus
LivresDisponible
Publication
Paris : Éd. France loisirs, 2000
Date de publication
2000
Saint Frédo
LivresDisponible
Publication
Paris : Flammarion, 1993
Date de publication
1993
Madame de Saint-Sulpice
LivresDisponible
Publication
Monaco, [Paris] : Éd. du Rocher, 1996
Date de publication
1996