Dans un passage de La Prisonni©·re, Proust sugg©·re que " les plus grandes beaut©♭s de Michelet, il ne faut pas tant les chercher dans son uvre m©®me que dans les attitudes qu'il prend en face de son uvre, non pas dans son Histoire de France ou dans son Histoire de la R©♭volution, mais dans ses pr©♭faces ©  ces deux livres ". C'est bien une conviction voisine de celle du romancier qui a pouss©♭ Claude Lefort ©  constituer ce recueil d'Introductions et de Pr©♭faces de Michelet, pour lequel il a ©♭crit une ample pr©♭sentation. ©  lire ces grands textes ainsi rassembl©♭s, on pourra suivre le d©♭roulement de la r©♭flexion de Michelet ©  travers le temps - un temps qui est aussi bien celui de ses interrogations toujours reprises que celui des ©♭v©♭nements personnels et collectifs. Sous les d©♭clarations parfois trop unifiantes de Michelet et qui risquent de masquer sa complexit©♭, Claude Lefort rel©·ve les d©♭placements ou les contradictions, les oublis et les renouvellements, la perp©♭tuelle puissance d'interrogation. Il suit Michelet l©  o©£, trop souvent, on l'abandonne : c'est dans l'effort ultime du vieil " historien philosophe ", dans les pages parfois arides et d©♭sesp©♭r©♭es o©£ Michelet aborde enfin le XXe si©·cle, qu'il d©♭couvre certaines de ses plus vives fulgurances. Le titre de ce volume est emprunt©♭ ©  la Pr©♭face " Des justices de l'histoire ", dans laquelle, demandant qu'on traite les disparus comme des proches, Michelet ©♭crit : " Ainsi se fait une famille, une cit©♭ commune entre les vivants et les morts "